Le 11 décembre 2009 en Corée du Sud
11 décembreSéoul : La fin des vendeurs de rue
L’objectif du maire de Séoul (ci-contre) de redessiner la capitale sud-coréenne risque de faire des remous dans les rues. Redessiner passera certes par l’urbanisation d’une ville chargée en buildings et infrastructures lourdes depuis vingt ans, mais aussi par le nettoyage et la réorganisation des rues. Et dans ce cadre, les vendeurs de rues seraient les premiers visés. Non, leur disparition n’est pas le mot d’ordre, mais tout simplement leur "réorganisation". Les citoyens peuvent déjà voir des petits baraquements pousser dans les rues, tous uniformes, par forcément très élégants d’ailleurs. Leur coût ? Trois millions de wons (2 381 dollars) dont un million est pris en charge par le district. Seul souci, certains vendeurs n’ont pas les moyens et doivent emprunter une partie des deux millions restants. Si ces nouveaux blocs gris couvert de publicité pour la ville de Séoul sont plus pratiques, les coûts en électricité et chauffage sont bien trop chers. A partir de mars, Séoul compte également mettre fin aux "négociations sous-la-table" permettant aux vendeurs de se positionner à tel ou tel endroit de la ville. Place à l’officiel ! Et donc à de nouveaux coûts de location d’espace pour les vendeurs. Enfin, dans les coins les plus touristiques, la ville de Séoul cherche à déplacer les baraquements quelques rues plus loin, éliminant parfois les business les plus fébriles. Ce fut le cas de 100 vendeurs dans les rues de Jongno le mois dernier. Arranger les rues est une grande ambition, mais la manière de faire paraît limite. Les vendeurs de rues font partie de la vie de Séoul et la mairie devrait peut-être s’occuper davantage de cette identité et de son rythme effervescent symbolisé aussi par les vendeurs de rue, plutôt que d’essayer de refaire à l’identique des villes telles que New York, Paris ou Tokyo, qui risquerait de changer complètement la vie de Séoul et de ses citoyens.
Internet : L’iPhone change la donne
Aujourd’hui, l’iPhone est LE nouveau moyen de communication pour une grande partie du monde des affaires. Lors d’une conférence récemment à New York sur le « Web 2.0 Expo », 60% des 200 participants avaient dans leur main le produit d’Apple et envoyaient leur commentaire sur l’événement en direct sur Twitter. Mais qu’a fait la Corée du Sud depuis 2005 ? Oui, de nouveaux téléphones portables (smart-phone), mais qui restent cependant très proches de l’iPhone. Ne sommes-nous pas pourtant dans le pays de l’IT ? En comparaison, Twitter a été lancé en 2006 et compte 300 millions d’utilisateurs pour une valeur totale de 10 milliards de dollars. Cyworld, le plus grand réseau social Sud-coréen, que l’on pourrait comparer à Facebook, est en train de retomber complètement, n’ayant su se renouveler depuis quelques années. En particulier en tant qu’applications sur les smart-phone. Ces nouveaux systèmes de communication voient leur avenir dépendre de l’évolution des nouvelles technologies mobiles. La simplicité de Twitter (140 mots, facilement accessible sur petit écran) l’emporte sur la complexité d’accès de Cyworld (coût de connexion plus élevé pour atteindre sa page personnelle). Les applications se multiplient avec Facebook ou encore De.licio.us. En Corée, le néant. La raison venant probablement de la faible demande de l’Internet sans fil pendant des années (10.8%) ne permettant pas aux géants de l’IT de concevoir de nouveaux produits adaptés aux technologies mobiles. L’iPhone ne s’arrête pas (trois changements prévus pour 2010 avec un passage au Verizon Wireless plutôt que l’AT&T, développement d’une batterie d’une durée de plus de 24h, adaptation de technologie RFID) et la Corée va devoir s’activer pour rattraper son retard. « Retard », un mot que pourtant le Pays du Matin Calme déteste.
Économie : Un nouvel élan pour 2010
Le gouvernement veut agir pour développer les emplois de demain. Le gouvernement a décidé de se réunir de manière mensuelle avec le président Lee Myung-Bak pour évoquer les stratégies d’avenir pour donner un nouvel élan à l’emploi en Corée du Sud à partir de 2010. Des mesures seront déterminées pour développer les créations de postes à court ou long terme dans les secteurs type éducation, industrie, santé et ouvrier. L’objectif est également de faire des services l’un des principaux moteurs de croissance du pays avec un développement de la radiodiffusion, du tourisme et de l’industrie des loisirs. Réinventer les services. Voici le mot d’ordre. L’amélioration des services médicaux et le développement des licences professionnelles devraient booster les emplois en créant 200 000 nouveaux postes l’an prochain. La stratégie du gouvernement s’adapte aux dernières tendances économiques. Les perspectives sont bonnes pour 2010 avec d’après les dernières statistiques une croissance économique de 5% prévue l’an prochain, avec une inflation à 3% et une balance en surplus de 15 milliards de dollars. Le gouvernement prévoit déjà de réitérer sa stratégie 2009 au niveau des dépenses nationales, avec 60% du budget de l’année qui seront utilisés au premier semestre, pour poursuivre sur la dynamique du rebond économique actuel.
Tendance : Quid de la TV et de la pub ?
Le bilan n’est pas étonnant. D’après l’enquête menée par le bureau des statistiques, les personnes restant le plus longtemps devant la télévision sont les femmes de 65 ans ou plus, les personnes du secteur de l’agriculture, n’ayant pas reçu d’éducation primaire, les veufs et veuves, les chômeurs et inactifs, et les personnes touchant moins de 500,000 wons par mois (430 dollars). Durant le weekend, c’est davantage les personnes entre 40 et 60 ans issues du secteur manufacturier. Pas de travail ou pas de loisirs provoque forcément une tendance à apprécier la télévision plus longtemps que les personnes employées ou dont le revenu permet d’avoir d’autres activités que de regarder la télévision. Au niveau des sexes, les femmes restent plus souvent devant la télévision que les hommes avec 23.3 heures par semaine contre 20.3 heures. Les personnes de plus de 65 ans passent le plus de temps devant le petit écran avec 28.3 heures, en particulier les femmes avec 28.9 heures. Plus les personnes sont éduquées, moins elles regardent la télévision : 26.2 heures pour l’arrêt des études dès le primaire, 22.3 heures pour le collège, 22 heures pour le lycée et 19.2 heures pour les universitaires. Pour la publicité, l’année 2010 s’annonce bonne. La Korea Broadcast Advertising Corp. a ainsi jugé que les entreprises locales devraient dépenser davantage en 2010 en publicité, l’index publicitaire étant de 151.9 pour l’an prochain, indiquant une forte demande. Les premiers concernés devraient être les entreprises d’agroalimentaires dont l’indice est à 184.6 points, suivi de la distribution et du shopping avec 184.4 points, de l’IT et de l’informatique avec 177.3 points, de l’industrie chimique avec 170.1 points et de la construction avec 169.8 points. Le sport sera le moteur des dépenses publicitaires avec dans la même année les Jeux Olympiques d’hiver et la Coupe du Monde de Football 2010.
En bref : Quoi de neuf en Corée du Sud ?
Industrie : Le makgeolli est devenu l’un des grands gagnants (et le seul non-humain) du concours de la Korea Green Foundation « 2009 Awards for World-Brightening People » en remportant le prix « eco-friendly », sa production émettant un minimum de CO2.
Société : D’après une enquête menée sur 3 314 hommes et femmes non-mariés entre 20 et 44 ans, seulement 24.3% des hommes et 24% des femmes estiment qu’avoir un enfant fait partie intégrante de leur vie, bien loin des 54.4 et 42.1% respectivement il y a quatre ans.
Produit : LG Electronics a lancé de manière plutôt discrète, c'est-à-dire sans campagne marketing particulière, sa nouvelle télévision OLED (ci-contre), un écran plus clair que les écrans LED mais moins compétitive, le prix d’un écran OLED de 15 pouces tournant autour de 3 millions de wons (2 600 dollars), soit le prix d’une TV LCD entre 40 et 50 pouces.
Société : Malgré une année particulièrement difficile, il semblerait que huit coréens sur dix aient utilisé moins de la moitié de leurs jours de congés payés cette année, à savoir 5.9 jours pour une moyenne de 12.4 jours disponibles par an.
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