Le 25 janvier 2010 en Corée du Sud
25 janvierCulture : Une vague bleue
Le dernier film de James Cameron, primé aux Golden Globes, rencontre un véritable succès au Pays du Matin Calme, atteignant de nouveaux records : film étranger le plus vu et film ayant rapporté le plus gros revenu. Au-delà de ces records, Avatar renouvelle l’industrie du cinéma avec des salles 3D qui poussent comme des champignons dans la péninsule. Pour les experts, ce film est une révolution pour les cinémas et la société. Dix millions de Coréens ont vu les aventures de ce héros bleu, soit un Coréen sur cinq. En seulement 24 jours, il avait déjà battu le record du film étranger « Transformers 2 » avec ses 7.44 millions de spectateurs. Avatar devient à ce titre le 6e film le plus vu en Corée 38 jours après sa sortie, derrière Silmido (2003, 11.08 millions), Brothers of War (2004, 11.74 millions), King and The Clown (2005, 12.3 millions), The Host (2006, 13 millions) et Haeundae (2009, 11.39 millions). Au niveau des ventes, ce film dépasse facilement le précédent record de Haeundae (81 milliards de wons) grâce à sa diffusion en trois dimensions. En effet, un ticket normal vaut seulement 9 000 wons, tandis qu’un ticket dans une salle 3D est autour de 13 000 wons et dans une salle IMAX à 16 000 wons. Un tel revenu est compréhensible lorsque l’on sait que 40% des revenus générés par le film provient des ventes de tickets pour les salles 3D. Aujourd’hui à 82 milliards de wons, les distributeurs estiment que la barre des 100 millions sera dépassée pour un peu plus de 12 millions de visiteurs, ce qui en ferait le deuxième ou troisième film le plus vu en Corée. Les spectateurs sont attendus pour le gros weekend du Nouvel An Lunaire, surtout avec l’ouverture des salles 4D (jouant sur les 5 sens du spectateur). Pour les cinémas, ce film est une aubaine fantastique. Dès 2010, le nombre de salles 3D va se démultiplier avec des augmentations de +30% dans les CGV et Lotte. Les spectateurs ayant vu Avatar en 2D seraient prêt à retourner le voir en 3D tant la critique est positive.
Politique : Un tunnel Corée-Japon ?
La France est reliée à l’Angleterre par un tunnel. Et pourquoi la Corée du Sud ne serait-elle pas reliée au Japon ? La solution serait de creuser 200km de tunnel entre Busan et l’île de Kyushu, à la pointe Sud-ouest de l’archipel nippon, sous le détroit de Corée. Et l’idée est loin d’être farfelue, les entrepreneurs, politiciens et autres chercheurs se posant de réelles questions sur la faisabilité d’un tel projet. Lancer une telle initiative prouverait aux yeux du monde l’ouverture de la Corée et sa volonté de développer l’image de l’Asie du Nord-est, mais permettrait également d’accélérer de manière instantanée les échanges bilatéraux entre la Corée et le Japon. Imaginez, 50 minutes de routes pour rejoindre les deux côtés du détroit. Hur Nam-Sik, maire de Busan, deuxième ville de Corée, prend cela très au sérieux et vient de lancer un groupe de réflexion. Les échanges ne sont pas anodins entre les deux pays, 20 000 personnes circulant entre l’archipel et la péninsule chaque jour. Certains verraient même ce tunnel comme un élément positif concernant une possible réunification entre les deux Corée. Concernant les échanges commerciaux, les coûts de transports seraient considérablement réduits. Un container de vingt pieds transporté d’Osaka à Busan coûte aujourd’hui 665 dollars. Avec le tunnel, son transport ne coûterait que 472 dollars rapporte l’Université maritime de Corée. Une solution également pour couper court à toutes confrontations historiques et les barrières psychologiques séparant la Corée du Sud et le Japon. Pour la construction, cela devrait prendre entre 7 et 10 ans pour un coût estimé entre 60 à 100 trillions de wons (entre 52 et 86.7 milliards de dollars). L’idée, née sous la présidence de Roh Moo-Hyun en 2003, serait également dans les circuits de la Maison Bleue qui vient de lancer une étude à ce sujet. La population semble porter un regard positif au sujet de ce tunnel, 60% des habitants de Busan étant pour la construction.
Société : Partir à l’étranger
L’enquête demandée par la fondation des Coréens à l’étranger prouve bien cette tendance qu’ont les Coréens à partir s’installer à l’étranger pendant des périodes plus ou moins longues. Sur les 800 personnes interrogées dans les sept plus grandes villes coréennes, il s’avère que 17% ont des membres de leur famille proche vivant à l’étranger. Mais au-delà, les Coréens voyagent de plus en plus puisque 44.4% sont déjà partis à l’étranger et 60% sont concernés par les problèmes concernant les Coréens établis à l’étranger. Plus de la moitié (57.4%) serait même pour que le gouvernement donne le droit de vote aux Coréens actuellement à l’étranger, 38.5% ne souhaitant l’autoriser que pour les élections présidentielles. 2012 sera une date clé concernant le vote des Coréens à l’étranger, date à laquelle il sera possible de voter pour les élections parlementaires. Concernant le terme « Coréens à l’étranger », les Coréens ne considèrent pas uniquement ceux qui sont partis s’établir dans un pays étranger mais également ceux qui ont été forcés de quitter la Corée du Sud (ainsi que leur descendance) lors de l’invasion du Japon. Les Coréens changent progressivement leur point de vue sur l’étranger. L’augmentation des voyages à l’étranger, tant pour le tourisme que pour les études ou les affaires, tend à changer la mentalité des Coréens et leur vision sur les pays étrangers. L’enquête rapporte par exemple que 45% des parents seraient positifs quant à l’idée de voir leur enfant se marier à une personne étrangère. 52.9% estiment également qu’un étranger travaillant en Corée du Sud fait partie intégrante de la société coréenne. L’ouverture d’esprit des Coréens sur le sujet des étrangers est attendue depuis plusieurs années, mais il s’avérerait que celle-ci prenne forme progressivement cette année. En deux ans, les mentalités ont changé et cela correspond à une arrivée massive d’étrangers. Si les étrangers se faisaient rares à Incheon en 2007, aujourd’hui, de Bupyeong à Songdo, le nombre d’étrangers se développe considérablement...
Nation : Trois villes fusionnent
La province de Gyeonggi, en périphérie de Séoul, pourrait voir naître la spetième plus grande ville de Corée du Sud (derrière Séoul, Incheon, Busan, Daegu, Daejeon et Gwangju). La ville de Seongnam serait sur le point d’intégrer les villes de Gwangju et Hanam pour former une ville de près de 1.35 million d’habitants. La municipalité de Seongnam aurait donc approuvé vendredi dernier la fusion des trois villes, les deux autres villes ayant déjà validé ce projet au mois de décembre. Le parti de l’opposition n’étant pas présent lors du vote, le conflit risque de s’amorcer très rapidement, les représentants criant déjà au scandale évoquant un vote illégal et demandant un référendum immédiat auprès des résidents de Seongnam. Pour eux, il n’est pas question d’intégrer deux villes aux revenus bas, l’image de leur ville étant en jeu. Les conséquences économiques se feraient immédiatement sentir, tant sur la qualité de vie que sur le foncier. Si la fusion prend effet, la ville serait plus grande que Séoul avec 665.8 kilomètres carrés (contre 605.3 kilomètres carrés à Séoul). Le PIB de la ville de Seongnam-Gwangju-Hanam est estimé à 15 milliards de dollars. Tout devrait s’accélérer dans les deux prochains mois, le ministère de l’administration publique souhaitant voir le nouveau maire de la ville être élu lors des élections du mois de juin pour ensuite former le gouvernement de la municipalité le mois suivant. La ville referait donc marche arrière, les trois ayant été réunies jusque dans les années 60 sous le nom de Gwangju County. 300 millions de dollars seront apportés par le gouvernement pour supporter la fusion des trois villes. Elle fait suite à la fusion en décembre de Masan, Changwon et Jinhae, au Sud-est du pays.
En bref : Quoi de neuf en Corée du Sud ?
Société : Le sexe est de moins en moins tabou en Corée, une enquête du KWDI révélant que 51.2% des filles âgées entre 25 et 30 ans et non-mariées (67.2% des hommes) auraient déjà eu une relation sexuelle (utilisant des moyens de contraception), seulement 12% estimant que la virginité est essentielle avant de se marier.
Football : L’AS Monaco ira en huitième de finale de la Coupe de France grâce à Park Chu-Young (ci-contre avec Nené) qui, à la 77e minute, est venu battre d’une tête au second poteau le gardien de l’Olympique Lyonnais Hugo Lloris pour une victoire 2 à 1 (après un pénalty de Nené à la 50e et l’ouverture du score de Boumsong à la 45e).
Culture : Le groupe de filles le plus connu de Corée, les Wondergirls, qui auront fini l’année 2009 au top aux USA devant Mariah Carey, Lady Gaga ou Beyonce avec leur tube « Nobody », voient la jeune Sunmi (ci-contre) quitter le groupe pour reprendre ses études et être remplacée par Hye Lim (18), parlant couramment chinois et anglais.
Emploi : Le chaebol LG a annoncé sa stratégie d’embauche pour 2010, promettant 10 000 nouveaux employés sur l’année avec 6 000 diplômés d’université, dont 4 200 pour des postes juniors et le reste en expérimentés, et 4 000 pour des postes techniques.
Industrie : LG a dévoilé hier une nouvelle technologie intégrée dans les écrans offrant la possibilité de voir des films en trois dimensions sans l’utilisation de lunettes spécifiques, une première dans le monde de la 3D et une innovation importante pour le marché de la télévision qui devrait voir les premières TV 3D arriver cette année.
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