Le 27 janvier 2010 en Corée du Sud
27 janvierTendance : La femme au pouvoir
Des articles sont sans cesse publiés dans la presse Sud-coréenne insistant sur un changement fondamental de la société coréenne depuis plusieurs mois. Les hommes préfèrent avoir une petite fille qu’un garçon, les ajummas se modernisent de plus en plus, etc. Ils ne se passent plus une semaine sans que des articles se penchent sur l’essor croissant de la gente féminine dans ce pays si confucianiste. Les experts parlent même d’une société néo-matriarcale. Les femmes sont aujourd’hui parmi les meilleures élèves dans les concours nationaux, ce qui était loin d’être le cas il y a encore quelques années. Elles accèdent par conséquent à des postes élevés dans la société, aussi bien diplomates, que juges ou membres du gouvernement, postes réservés jusqu’à présent à une élite masculine. Les cadres dirigeantes dans le milieu de la finance se multiplient, même si aucun poste de présidente n’est encore occupé. Alors que la gente masculine risque de commencer à se faire rare avec l’arrivée des papy-boomers, la disparité homme-femme à la tête des entreprises risque de se réduire considérablement dans les prochaines années, offrant aux femmes un nouveau statut dans la société. Le monde de l’entreprise est concerné, mais pas seulement. 90.4% des décisions quotidiennes liées au foyer sont prises par les femmes, rapportait il y a encore peu le Bureau des statistiques coréen. Lors d’un déménagement, la femme intervient dans le choix à hauteur de 85.2%, seulement 14.2% des foyers se maintiennent à un rythme plutôt traditionnel, donc confucianiste. Dans l’industrie du robot, cela devient une vraie aubaine. Les femmes se libèrent, le taux de fécondité en pâtit. Les robots seront nécessaires dans les foyers, les femmes devenant des personnes socialement très actives. L’avenir de la Corée du Sud est de plus en plus incertain. Une baisse des naissances, un pic du nombre d’étudiants cherchant des emplois qui devrait durer sur les huit prochaines années et des seniors de plus en plus nombreux à partir en retraite… et après ? Où sera la main d’œuvre ? Que deviendront les universités sans étudiants ? Et les instituts (Hagwon) ? Tout le système est à remettre en question… Ce pays qui a des millénaires d’histoire basés sur le confucianisme ne semble pas préparer au changement radical qui l’attend dans les prochaines années !
Politique : Les FEZ en concurrence
Cela devait arriver. Depuis que le gouvernement multiplie les zones franches économiques (FEZ) à travers la péninsule, les zones commencent à couvrir presque tout le pays, l’une empiétant presque géographiquement sur l’autre. Avec des arguments quasi-identiques (ports, zones industrielles aux taxes allégées, aéroports à proximité), on voyait mal comment cela pouvait continuer, surtout depuis que le gouvernement mêle un peu tout et n’importe quoi au système des FEZ, comme la polémique récente sur la ville de Sejong qui, au lieu de devenir la nouvelle capitale administrative, va se transformer en hub d’affaires avec des conditions d’accès simplifiées pour les entreprises étrangères. Le ministère de l’économie et du savoir a donc décidé de mettre les FEZ en concurrence. Celles qui auront les plus mauvais résultats verront leur marge d’activité réduite, tandis que les meilleures auront des traitements de faveur de la part du gouvernement lors de la sélection de projets ou pour la réalisation de nouvelles infrastructures. L’analyse aura lieu durant trois mois, de mars à mai sur 63 entreprises dans 13 districts situés dans les zones d’Incheon, Busan/Jinhae et Gwangyang Bay. L’année prochaine, les FEZ plus petites seront concernées avec Daegu/Gyeongbuk, Yellow Sea et Saemangeum/Gunsan. Par performance, le ministère de l’économie entend la capacité à développer les affaires dans la zone, les performances financières et la capacité à attirer les entreprises étrangères. Un support de l’ordre de 3.78 millions de dollars sera distribué aux FEZ en fonction des scores, ceux-ci déterminant également l’expansion ou la réduction de l’activité d’une zone.
Industrie : Contrat en Algérie
Encore un contrat remporté par la Corée du Sud. Après le Moyen-Orient et le Canada, c’est le Maghreb qui est concerné. L’Algérie offre à la quatrième économie asiatique la mise en place d’une usine de traitement des eaux. Le ministère de l’environnement sélectionne pour un contrat de 86 millions de dollars un consortium Sud-coréen formé de Woolim E&C et Hyosung Evara Engineering. La signature se fera dès le mois prochain pour lancer rapidement l’installation de systèmes d’égouts en Algérie. Sur chaque contrat, la force de la Corée tient en la qualité de son offre et surtout son appui politique. Dimanche, le ministre de l’environnement Lee Maa-Nee (ci-dessous) rencontrait son homologue Abdelmalek Sellal à Alger pour évoquer ce contrat. En octobre 2009, les liens s’étaient déjà renforcés entre les deux nations avec une lettre d’intention pour développer des coopérations en termes de politiques et de technologies sur la gestion des eaux usées et les infrastructures pour les systèmes liés à l’eau. Pour le 20e anniversaire des relations diplomatiques entre la Corée et l’Algérie, le ministre Lee souhaite faire de l’Algérie la porte d’entrée de la Corée sur le continent africain. Cela se remarque très bien sur le marché de l’emploi en Corée où de nombreux groupes de constructions et d’ingénierie recherchent des employés Coréens maitrisant la langue de Molière pour partir conquérir les marchés du Maghreb. La stratégie du gouvernement algérien a de quoi assoiffer les Coréens. Entre 2010 et 2014, le pays investira pas moins de 19 milliards de dollars pour des projets de gestion des eaux et pour la construction de 10 projets liés aux systèmes d’égouts. Un contrat devrait prochainement être signé pour le traitement de l’eau de la rivière Oued El Harrach, considérée comme la quatrième rivière la plus polluée du monde. Les applications mises en place par Séoul sur la rivière Han qui coupe la capitale ont impressionnées les officiels du gouvernement algérien.
Société : Investissez dans le mariage !
En Corée du Sud, le mariage n’a que rarement symbolisé l’union amoureuse d’un homme et d’une femme. Il applique plutôt à la lettre la terminologie qui lui est accordé : « l’union légitime de deux personnes […] en vue de vivre en commun ». Et oui, le mariage sert plutôt à réunir un couple sous le même toit, ce qui n’est pas vraiment possible hors mariage dans le Pays du Matin Calme. C’est aussi une façon de s’intégrer à la société. Une personne trentenaire non-mariée sera souvent mal vue et critiquée au sein même de sa famille. Mais savez-vous que le mariage peut également être considéré comme une véritable opportunité d’investissement ? Les femmes au foyer ne sont plus l’objectif d’un homme en quête de sa promise. Pour une vie épanouie, autant additionner des salaires conséquents. Pourquoi sortir avec une fille attractive mais assistante dans une banque alors qu’il est possible d’en trouver de toutes aussi jolies avec un pouvoir d’achat beaucoup plus important ? C’est la réflexion que de nombreux jeunes hommes d’affaires coréens ont. D’après une enquête menée par une agence matrimoniale auprès de 482 hommes et femmes non mariés, 80% des hommes cherchant une relation amoureuse placent en premier critère la beauté, suivi de la personnalité, l’éducation et le pouvoir économique. Lorsqu’il s’agit de trouver une épouse, les réponses changent complètement. La beauté est le dernier critère recherché. En tête, les perspectives d’évolution, le travail et le milieu universitaire. Pour les femmes, 50% d’entre elles donnent la priorité à la « valeur monétaire » du futur époux, suivi de la personnalité, de la mère de l’époux et des antécédents familiaux. L’argent passe avant la beauté lorsqu’il s’agit du mariage.
En bref : Quoi de neuf en Corée du Sud ?
Automobile : Le constructeur franco-coréen Renault Samsung Motors possède le meilleur ratio en Corée du Sud en termes d’efficacité de ses ventes, un vendeur de concession vendant en moyenne 5.1 véhicules par mois (60.7 par an), soit 133 630 unités vendues l’an dernier par 2 200 concessionnaires.
Économie : Après un deuxième et un troisième trimestre extraordinaire en 2009, la croissance économique de la Corée du Sud aura comme les experts l’avaient prévu connu un ralenti avec +0.2% comparé au précédent trimestre (+3.2% au T3).
Santé : Le virus H1N1 fait son grand retour en Corée depuis quelques jours avec de nouveaux cas recensés dans la péninsule dont la jeune actrice et chanteuse Hwang Jung-Eum (ci-contre) qui a été diagnostiquée comme infectée par la grippe A, ne pouvant plus participer au tournage du feuilleton à succès « High Kick through the roof ».
Internet : D’après la société américaine spécialiste des contenus et solutions Web, la Corée du Sud détenait en 2009 la plus grande vitesse de connexion à Internet avec 14.6 mégabits par seconde au troisième trimestre par exemple, devançant les 225 autres pays analysés et laissant à distance les challengers comme le Japon (7.9Mbps), Hong Kong (7.6Mbps) et la Roumanie (6.2Mbps).
Chaebol : Samsung Electronics a perdu hier matin à 10h30 l'un de ses vice-présidents, dénommé Lee, après s'être suicidé alors qu'il n'avait que de 51 ans (les raisons seraient liées à son transfert dans une nouvelle équipe du groupe).
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