Le 7 janvier 2010 en Corée du Sud
07 janvierSociété : Montée de l’individualisme
L’une des particularités des sociétés asiatiques est que leur population fonctionne dans un esprit de groupe de manière permanente. Mais la Corée du Sud montre peu à peu des signes de changements. Si les gens s’identifiaient au travers de leur entreprise, de leur école ou de leur organisation jusqu’à aujourd’hui, il semblerait que les jeunes générations se définissent désormais au travers de leur propre personnalité. Ils pensent à eux-mêmes, dévoilent leur propre personnalité. Il n’y a qu’à écouter les paroles des chansons actuelles. Every little thing about me becomes a hot issue. I’m always hot, hot, hot... aime à répéter le groupe 4 Minute (à gauche). Deux raisons. De plus en plus d’enfants uniques dans les familles qui doivent faire face, seuls, à toutes sortes d’événements au cours de leur éducation, et la capacité croissante des seniors à rester indépendant et non pas à ressentir le besoin de dépendre de leurs enfants. Bref, ces deux tendances influent sur l’économie du pays et de la société. Ces individualistes préfèrent désormais dépenser pour se faire plaisir. Un signe probablement positif pour l’industrie du luxe et des produits personnels. Ce mode de vie devrait par ailleurs raccourcir encore davantage le cycle de vie des tendances (le taux de renouvellement des modes est extrêmement tendu en Corée). Il ne faut pas oublier que les Coréens ne consomment pas pour se satisfaire eux-mêmes, mais pour coller à la perception que les autres auront d’eux. « Aux Etats-Unis, les tendances ne changent pas aussi rapidement qu’en Corée du Sud. Ici, tout change en un clin d’œil » précise Kim Ran-Do (ci-contre) de l’Université nationale de Séoul qui vient de publier un livre sur les tendances coréennes pour 2010. Les relations de groupes vont se diversifier au fil des années, devenant de moins en moins profondes. Les plus anciens verront leur retraite comme une seconde vie, et non comme une fin de vie. Le professeur Kim se tente au mot « egonomie », où le Coréen utilisera ses économies pour lui-même.
Économie : Les trois craintes de 2010
Si les feux sont principalement au vert pour la croissance économique de la Corée du Sud pour cette nouvelle année, il n’en reste pas moins vrai que certaines données macroéconomiques seront à surveiller au fil des mois. Ces « trois craintes », comme les définissent les économistes du pays, sont les seuls éléments capables de replonger la quatrième économie asiatique dans une période de crise. Et ce sont les trois facteurs qui étaient mentionnés tout au long de l’année lorsque l’économie se mettait à trembler : la forte valeur de la monnaie coréenne, les prix élevés du pétrole brut et la hausse des taux d’intérêt. L’avantage de ces trois éléments est tel qu’ils évoluent à rythme assez lent. Les entreprises ont donc le temps de se préparer et de faire face de manière efficace. Mais attention. Surtout lorsque l’on voit à quel point l’augmentation du won par rapport au dollar à influer sur l’économie. Les prix des produits coréens en dollars sont devenus de moins en moins compétitifs au fil des semaines. Le taux de change est passé l’an dernier de 1,150 wons à 1,600 wons pour un dollar. Cette semaine, et pour la première fois depuis 15 mois, le taux est repassé sous la barre des 1,150 wons. Les banques parlent même d’un taux inférieur à 1,100 wons au cours de l’année. Le baril de pétrole, s’il est descendu à 40 dollars au milieu de la crise, est remonté parallèlement au rebond économique de la plupart des pays atteignant aujourd’hui 80 dollars le baril. La Corée étant complètement dépendante, lorsque le baril prend 25 dollars, le pays doit payer 10 milliards de dollars pour obtenir suffisamment de ressources. Quant aux taux d’intérêt, si le taux de la banque centrale est resté au plus bas (2%), les intérêts des emprunts pour le logement sont montés jusqu’à 5%. Que se passera-t-il quand la Banque de Corée décidera de revoir son taux d’intérêt ? Toutes ces craintes peuvent inquiéter, mais elles montrent que l’économie reprend de la vigueur. Il faudra, à l’image du tigre dont c’est l’année, être fort et vaillant pour éviter toute rechute...
Tourisme : Les Coréens sont bruyants
L’enquête de l’office national du tourisme est intéressante. Quelle étiquette ont les touristes Coréens lorsqu’ils voyagent à l’étranger ? Pour aborder le sujet de manière positive, il faut indiquer que plus de la moitié des étrangers interrogés (54.6%) estiment que le comportement des Coréens s’est amélioré comparé aux dernières années. Pour le côté négatif, le plus mauvais côté des Coréens lorsqu’ils sont à l’étranger est le bruit. Les étrangers estiment qu’ils sont beaucoup trop bruyants, spécialement dans les avions et les hôtels. Un deuxième point dont ils devront se méfier est leur connaissance des cultures étrangères. Les pays attendent d’eux davantage de connaissance sur les coutumes, les cultures et les habitants. Si les Coréens pensent être suffisamment éduqués en se donnant une note de 3.67 sur 5, les spécialistes sont plus sévères avec 2.92 sur 5. Bref, les Coréens vont dorénavant devoir faire attention à leur attitude lorsqu’il voyage, à commencer par le bruit lors des déplacements, mais aussi éviter de boire de l’alcool dans les chambres d’hôtels ou encore d’aller jouer au carte jusqu’à tard dans la nuit. Le pays qui se veut être un haut-lieu du tourisme dans les prochaines années a encore du travail. Cette enquête, demandée par le gouvernement, devrait tout de même permettre d’améliorer l’image de la Corée. Cependant, l’enquête a été menée auprès de 1 000 touristes étrangers présents en Corée du Sud, ainsi que 200 Coréens dont des employés concernés par le tourisme (agence de voyage, aéroports, etc.). Pour avoir un vrai aperçu de l’étiquette des touristes coréens, peut-être aurait-il été préférable d’aller enquêter à l’étranger, dans les pays où le nombre de touristes est le plus important, comme la Chine, les Etats-Unis, l’Asie du Sud-est et l’Europe.
Industrie : Les étrangers investissent
Les étrangers sont de plus en plus nombreux à venir investir en Corée du Sud. 2010 pourrait voir le nombre total d’entreprises étrangères dépassé les 10 000. En une dizaine d’année, les entreprises étrangères se sont multipliées par deux, passant de 4 317 en 1998 au sortir de la crise asiatique à 9 612 en 2008. Si 2007 fut le pic de cette croissance et 2008 le premier ralentissement, le rebond économique du pays devrait pousser les entreprises étrangères à continuer leur développement dans la péninsule. Par entreprises étrangères, le Service national des impôts entend toute entreprise comptant au moins 10% de ses parts détenus par des étrangers. Les filiales et les bureaux de liaison ont été recensés au nombre de 1 569 et 1 450 respectivement. Les grossistes sont les plus nombreux avec un total de 2 799 sociétés, suivis des entreprises de services avec 2 540 et des fabricants avec 2 060. La volonté du gouvernement d’attirer de plus en plus de capitaux étrangers dans le pays devrait donc pousser le chiffre à la hausse dans les prochaines années. A partir de mois-ci, les investisseurs étrangers qui investissent localement au moins 500 000 dollars peuvent obtenir un permis de résidence permanente. Des facilités d’obtention de visa seront également mis en place pour celles et ceux qui investiront dans les activités de loisirs sur l’île de Jeju, pour promouvoir le tourisme sur ce coin de paradis coréen. Les experts estiment que la Corée doit simplifier son système d’imposition, le plus complexe derrière l’Inde. Plus de transparence devrait permettre de développer la présence de capitaux étrangers...
En bref : Quoi de neuf en Corée du Sud ?
Histoire : Le tribunal de Paris a rejeté la demande d’un groupe civique coréen concernant le renvoi des 297 livres royaux historiques de la dynastie Joseon volés par la France sur l’île de Gwanghwa lors de son invasion en 1866.
Environnement : Parmi les véhicules circulant dans la péninsule coréenne, le ministère de l’environnement a dévoilé le classement des plus polluantes avec en tête la Lamborghini Murcielago LP670-4 (ci-dessus) avec 558 grammes de carbone par kilomètre, suivi de la Ferrari 612 Scaglietti (512g) et de la Jaguar Discovery3 V8 (457g).
Emploi : Le bureau des statistiques coréens a révélé hier que le taux de chômage réel était en fait près de 4 fois supérieur au taux de chômage présenté par le gouvernement, atteignant en 2009 12.6%, bien loin des 3.3% annoncé (voir ci-contre).
Justice : La cour suprême a rejeté la demande de divorce d’un homme de 36 ans qui souhaitait mettre un terme à son union, clamant que sa femme de 27 ans ne souhaitait plus avoir de relations sexuelles avec lui pour saboter son mariage.
Technologie : L’appareil de Samsung Electronics, l’Omnia II, présenté comme le « tueur d’Apple » depuis la sortie de l’iPhone dans la péninsule, ne se classe que neuvième sur dix dans le classement des smart-phones proposé par le magazine américain PC World.
Automobile : Le nombre de véhicules importés a légèrement chuté en 2009 de 1.1% avec un total de 60 993 voitures vendues, l’Allemagne remportant de loin la palme avec BMW restant en tête avec 9 652 unités, suivi de Mercedes Benz (8 195) et d’Audi (6 664).
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