Justice – Le côté légal et juridique de la Corée du Sud aurait pu changer hier. Mais tout restera identique. La peine de mort restera d’actualité en Corée. Le verdict est tombé hier. La cour constitutionnelle a décidé de conserver comme légale la peine de mort. La décision fut serrée. Cinq votes à quatre. Plus serrée d’ailleurs que la précédente tentative il y a 14 ans qui avait vu les favorables à la peine capitale l’emporter sept voix contre deux. Pour un pays économiquement et socialement stable, beaucoup pensait que le moment était venu pour voir la législation du pays changer sur à ce sujet. Pour le président de la cour, Lee Kang-Kook, la peine capitale reste un châtiment légal qui a pour objectif de décourager le crime. Selon lui « la société devra changer davantage avant que la peine ne soit abolie ». De son côté, le juge en chef a prévenu que la peine ne devait être exécutée uniquement dans des cas exceptionnels et que la prudence était de mise pour éviter toute utilisation abusive de cette loi. La Corée ne fait pas mauvaise figure non plus il faut dire. Le dernier cas remonte à 1997 et la pendaison d’un homme âgé de 23 ans. D’ailleurs Amnesty International a déclaré en 2007 que la Corée du Sud avait « virtuellement » aboli la peine de mort, la dernière « mise à mort » remontant à plus de 10 ans. Les quatre juges ayant voté pour l’abolition de la peine capitale ont insisté sur le fait que la vie humaine ne doit pas être enlevée cette manière. L’un d’eux a même proposé qu’au lieu de la peine de mort, la loi impose que la personne condamnée ne puisse plus jamais parler (amis, familles, avocats, etc.). Pour Min Hyung-Ki, l’un des quatre juges, tout n’est que question de temps, croyant que l’Assemblée nationale et le gouvernement trouveront des alternatives. La décision de revoir cette loi est apparue suite à la requête d’un homme de 72 ans condamné à la peine capitale pour le meurtre de quatre touristes à Boseong (champs de thé), dans le Sud-ouest du pays. Jusqu’à aujourd’hui, 920 personnes ont connu la mort après avoir été condamnées. 58 sont encore dans les couloirs de la mort. Selon Amnesty International, 95 pays ont suspendu la peine capitale contre 58 pays l’appliquant encore.
Arosmik, le 26 février 2010 en Corée du Sud
Arosmik, le 26 février 2010 en Corée du Sud