Séoul nettoie ses rues et les étrangers
10 févrierSociété – La communauté des Philippins est la cinquième plus importante communauté étrangère en Corée du Sud derrière les Chinois, les Américains, les Vietnamiens et les Japonais, avec environ 46 000 personnes dans la péninsule. Leur bonne intégration dans la société n’empêche cependant pas les Coréens de se plaindre, en particulier du marché « Little Manila » dans le quartier de Hyehwa à Séoul. Pour le bureau du district de Jongno, le temps est venu de fermer ce marché qui, d’après certaines plaintes, gênerait la vie des habitants du quartier. Difficile à comprendre pour une ville qui se veut globalisante. Ce marché qui a vu le jour en 1997 et qui rassemble entre 1 200 et 2 000 Philippins tous les dimanches après la messe à l’église catholique de Hyehwa est un vrai symbole d’harmonie entre les nationalités à Séoul. Pour le père Alvin Parantar, prêtre de la communauté catholique philippine, qui confirme la demande envoyé par le bureau du district, c’est un véritable coup de massue, une véritable mise à la porte. Les raisons énoncés par le bureau gouvernemental seraient premièrement les plaintes des habitants, deuxièmement la volonté de rendre plus propre les rues du quartier, troisièmement de créer une zone piétonne agréable ainsi qu’une fontaine et quatrièmement de transférer ce marché en un nouveau marché multiculturel. Pour la communauté philippine, c’est difficile à comprendre. Leur vie tournait jusqu’à aujourd’hui sans véritable souci, entre leur foyer, l’église et le marché. Selon eux, le marché est lié à l’église, les deux ne peuvent être séparés. Le bureau de Jongno se défend face aux attaques de la communauté en notifiant le nombre de pétitions envoyés par les civils. Les raisons sont donc assez limitées lorsqu’il s’agit d’en donner de bonnes. Le nettoyage de la ville semble commencer donc dès aujourd’hui à Séoul. Après les vendeurs à la sauvette obligés d’acquérir des espaces dessinés spécialement mais dont le coût est exorbitant, la ville veut se vider des marchés étrangers pour laisser place à des marchés multiculturels sans identité.
Arosmik, le 11 février 2010 en Corée du Sud
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