Célibataire, un enfant… un danger en Corée
02 marsSociété – Pour les femmes coréennes, avoir un enfant et ne pas être mariée est quasiment considéré comme un crime national. Elles sont pourtant de plus en plus nombreuses à ne pas vouloir se faire avorter et garder leur enfant, malgré le fait que les pères décident d’aller voir ailleurs et que les familles n’acceptent pas une telle situation. Lorsqu’au cours d’un entretien d’embauche on vous demande si vous êtes mère, peut-être faudrait-il mentir pour ne pas être rejetée totalement de la société. D’après le ministère de la santé, du bien-être et des affaires familiales, entre 6 000 et 10 000 naissances de femmes non-mariées seraient recensées chaque année. Cela représenterait 1.6% du total des naissances, soit le taux le plus bas parmi les pays de l’OCDE, prouvant à quel point la société coréenne reste archaïque sur ce sujet. Même au Japon, les esprits sont un peu plus ouverts avec un taux de 2.1%, cependant bien loin de la France avec 50.4% ou des USA avec 38.5%. La problématique est déjà identifiée : 96% des femmes attendant un enfant hors mariage décident d’avorter. Sur celles décidant de donner naissance à leur bébé, 70% prennent la décision de laisser dans un centre d’adoption. Aux USA, ce taux est de 1%. Le problème vient de partout. Même les centres d’adoption demandent aux femmes de venir laisser leur enfant plutôt que de leur conseiller de le garder et l’éduquer. Sur les 2 566 bébés nés de femmes non mariées en 2008, 1 250 ont trouvé une famille à l’étranger. Depuis 1958, 200 000 enfants Coréens sont hors de Corée. Les soucis viennent aussi du gouvernement. Pour changer la société, les politiciens ne doivent plus se voiler la face. Les supports aux femmes non mariées élevant un enfant sont encore beaucoup trop bas. L’attention publique commence à se sentir concernée. Une bonne nouvelle. En 2009, le gouvernement a mis en place un budget de 1.4 millions de dollars pour supporter les femmes de moins de 24 ans qui se retrouvent dans de telles conditions. Car ce sont elles qui évoluent le plus vite. Elles sont de plus en plus nombreuses à avoir une vingtaine ou une trentaine d’années et a décidé d’élever leur enfant. Le taux est passé de 5.8% en 1984 à plus de 30% aujourd’hui. Des associations se créent, des mouvements s’organisent. Les hommes ne couvrant que trop peu les frais d’éducation de leur enfant (si ce n’est jamais) avec seulement moins de 500 000 wons par mois, la pression sur le gouvernement se fait de plus en plus forte.
Arosmik, le 02 mars 2010 en Corée du Sud
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