La classe moyenne coréenne rebondit légèrement
17 marsSociété – La crise financière asiatique de 97-98 a frappé de plein fouet les revenus de la classe moyenne coréenne, provoquant une chute constante de la part de cette population durant de nombreuses années, alors que l’écart entre les revenus continue de se creuser. Seulement, depuis deux ans, il semblerait qu’un rebond, si marginal soit-il, ait eu lieu. Doit-on le relier à la politique du président Lee Myung-Bak, en poste depuis lui aussi deux ans ? Selon le bureau des statistiques coréennes, la part des revenus allant aux familles de la classe moyenne correspondait en 2009 à 66.7% des revenus de la population totale, soit un bond très léger de 3.4 points de pourcentage par rapport à 2008. Cette part reste cependant très loin du niveau de 2003 estimé à 70.1%. Depuis cette date, la classe la plus élevée a gagné 1.9 points de pourcentage pour atteindre 20.2% du revenu total et la classe ayant le revenu le plus bas a gagné 1.5 points de pourcentages, représentant 13.1% en 2009. Cette classe moyenne, c’est la proportion d’individus recevant entre 50 et 150% du revenu moyen national, la classe élevée étant au-dessus de 150% et la classe basse en-dessous de 50%. A titre indicatif, les personnes habitants à la campagne et les personnes vivant seules ne sont pas comptabilisées dans les enquêtes. Depuis le début des années 90, le fossé entre riches et pauvres se creuse avec une amplification lors de la crise asiatique. Selon le bureau des statistiques, la rapide avancée des technologies et le développement constant des personnes vivant seules sont des facteurs pouvant expliquer cette chute de la classe moyenne. Ce déclin équivaut donc à l’écart entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas et peut par conséquent se démontrer par des indicateurs tel le coefficient de Gini qui mesure le degré d’inégalité de distribution des revenus ou le rapport interdécile qui mesure l’inégalité des revenus. Sur le premier indicateur, on constate par exemple qu’en mai dernier, il était de 0.293, soit au-dessus des 0.277 de 2003. Pour rappel, plus le coefficient se rapproche de zéro, plus il symbolise l’égalité dans la distribution des revenus, et plus il se rapproche de un, plus il montre une inégalité. Les courbes se rapprochaient même de 0.324 pour les travailleurs en zones urbaines, le plus haut coefficient jamais enregistré depuis 1990, date à laquelle le bureau des statistiques a commencé à l’enregistrer. Sur le rapport interdécile, nous sommes sur une différence très élevée : les 10% de la population ayant les plus hauts revenus touchaient 4.7 fois plus que les 10% touchant le moins, la moyenne de l’OCDE étant à 4.2 fois. La polarisation des revenus et la contraction de la classe moyenne n’annonce rien de bon pour la quatrième économie asiatique. Recentrer la politique sur la classe moyenne devient une véritable urgence. « Il faut relancer cette classe qui disparaît au fil des mois » alertent les experts.
Arosmik, le 17 mars 2010 en Corée du Sud
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