Le vrai visage du taux de chômage en Corée
15 marsEmploi – La crise de l’emploi commence réellement à inquiéter la population et le gouvernement. Si Lee Myung-Bak continue à se cacher derrière un taux de 5% en janvier 2010, soit 1.21 millions de chômeurs, bien loin déjà des 3.6% du mois de janvier 2009 (le plus haut taux depuis février 2000), le bureau des statistiques est clair : en intégrant dans les chômeurs les personnes ayant cessé de chercher un emploi, qui étudient ou qui sont en stage de formation pour un futur emploi, le chiffre dépasse les 3 millions pour un taux de chômage « réel » de 10.36% au mois de janvier. Bien loin des 8.61% de décembre ou des 8.71% de juillet 2009. Selon les analystes, de plus en plus d’individus ont arrêté de chercher un emploi pour se concentrer sur la formation ou des emplois temporaires. Le rebond d’après-crise ne se fait donc pas vraiment sentir sur le marché du travail, les entreprises attendant encore un peu avant de lancer des politiques d’embauches. Le pays atteint donc un taux de chômage extrêmement élevé, le plus haut depuis la bulle Internet de janvier 2010 (10.75% de chômeurs). Même si l’on compare le taux actuel au taux d’inactifs en plein cœur de la récente crise internationale, la différence reste élevée avec 7.86% en décembre 2008. Si l’on ajuste le taux de chômage sans comptabiliser tous les inactifs réels, on atteint 4.8% en janvier par rapport à 3.6% en décembre, soit la plus forte augmentation parmi les 22 économies de l’OCDE. Suivent l’Irlande avec +0.5 points, ainsi que la Hongrie et la République Tchèque. Les Etats-Unis ont vu leur taux aller dans l’autre sens passant de 10 à 9.7%. L’institut de recherches économiques LG remarque par contre que la différence entre le taux réel de chômeurs et le taux ne comptabilisant pas tous les inactifs est plus grande que celle des autres économies. Pour les experts de cet institut, le gouvernement doit se mettre en situation d’alertes et préparer des mesures plus adaptées que celles de ces derniers mois. Les objectifs de Lee Myung-Bak de créer 250 000 emplois dans le public cette année et de la fédération des industries coréennes de créer 3 millions d’emplois à travers 600 sociétés d’ici 2017 sont biens beaux, mais il faut se mettre au travail dès aujourd’hui, insistent les analystes. Le nombre d’emplois qui ont disparu fut le plus grand en 2009 depuis la crise de 97-98.
Arosmik, le 16 mars 2010 en Corée du Sud
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