Le président Lee aime toujours Hyundai
12 avrilPolitique – Lorsque l’on est l’un des cadres dirigeants d’un grand groupe, il est toujours difficile de ne plus penser à son entreprise lorsqu’on la quitte. C’est un peu ce qui se passe aujourd’hui avec le président Lee Myung-Bak. Si, quand il a pris la tête du pays, le président a déclaré que le gouvernement supporterait le monde de l’entreprenariat (business-friendly), ce qui sous-entend que les chaebols auraient le support du président, il semblerait que Lee donne sa préférence à l’un d’entre eux. Et pas n’importe lequel. Car Lee Myung-Bak était un ancien de Hyundai Motors avant de rentrer à la mairie de Séoul et de prendre les reines de Cheongwadae quelques années plus tard. Et ces visites d’usine depuis le début de son mandat montrent cet attachement. Entre mars 2008 et avril 2010, le président de la république s’est rendu cinq fois dans des installations du premier constructeur automobile coréen : Kia Motors à Gwangju, Hyundai Motors à Pékin, le centre de recherche de Hyundai à Namyang, Hyundai Motor en Inde et Hyundai Steel à Dangjin. Le contraste est trop clair. Surtout si l’on compte le nombre de visites du président chez les autres conglomérats du pays. Lee Myung-Bak s’est rendu dans une usine de Samsung au Vietnam en octobre 2009, a visité en 2008 une usine de SK Energy, filiale du groupe SK, et ne s’est jamais rendu dans les locaux du groupe LG. Ancien directeur de Hyundai Construction and Engineering, le bulldozer, comme on le prénomme ici au regard de ses méthodes directes et puissantes, souhaite apparemment toujours garder un pied chez Hyundai. Les analystes ont du mal à cerner la stratégie du président. Certains le considèrent d’ailleurs comme « ami de Hyundai » plutôt qu’ « ami des conglomérats ». Face à ces critiques, le président Lee Myung-Bak a su se défendre en offrant à Samsung un grand cadeau : le pardon à son président Lee Kun-Hee qui est de retour aux reines du groupe.
Arosmik, le 12 avril 2010 en Corée du Sud
0 avis