L'incroyable projet Saemangeum
28 avrilInvestissements – Saemangeum ne vous dit probablement rien. Mais c’est là-bas qu’à vu le jour hier la plus longue digue du monde, à proximité de Gunsan, dans la province nord de Jeolla. Il aura fallu près de 20 ans à la Corée pour finaliser ce projet démentiel. Plusieurs milliers de diplomates, membres du gouvernement et parlementaires étaient présents pour la cérémonie de lancement autour du président de la république Lee Myung-Bak.33.9 kilomètres de digue. Voila la première partie du projet Saemangeum terminée. Car le pays ne compte pas s’arrêter là. Cette zone située à 280 kilomètres au sud-ouest de Séoul va devenir l’un des plus grands clusters industriels, de tourisme et de loisirs, de terres cultivables, de centres de recherche et de business international d’ici 2020. Lors de son speech, le président en a profité pour remettre une couche sur son projet des « quatre grandes rivières » qui fait souvent débat auprès des écologistes : « Si le projet de restauration des quatres rivières est une façon de redonner vie aux rivières très mal entretenues du pays, le projet Saemangeum est le premier plan national visant à créer une ville verte ».3 trillions de wons seront investis sur les 10 prochaines années afin d’assainir l’eau et permettre les loisirs nautiques dans la région. Cette zone, qui représente les deux tiers de Séoul en surface avec 400 kilomètres carrés, sera dynamisée par un investissement total de 21 trillions de wons (19.04 milliards de dollars) dont 3 trillions sont passés sur le projet de la digue. Pour en revenir à cette digue, elle permet dorénavant de réduire la distance entre les villes de Gunsan et Buan (50km). La digue sera accessible par les touristes comme poste d’observatoire.70% des terrains seront consacrés aux industries et au tourisme et 30% seront pour l’agriculture. D’après les statistiques de la province, le nombre de touristes a augmenté de 17.2% par an sur les dernières années avec près de 2.9 millions de visiteurs l’an dernier. Maintenant, l’objectif va être en quelque sorte de faire comme dans les zones franches économiques qui sont réparties dans la péninsule : attirer les investissements étrangers et les multinationales dans la région.Des questions se posent déjà quant au nom de cette zone, Saemangeum, qui selon certains analystes serait trop difficile à prononcer pour les étrangers. Le nom de « Ariul » viendra en remplacement pour les communications globales. Cependant, les difficultés rencontrées par les zones franches économiques à attirer les investissements étrangers laissent planer des doutes quant à la capacité de cette nouvelle zone à faire de même. Il n’y a qu’à voir la zone de Songdo, à Incheon, qui commence à mettre certains projets en suspens pour cause de ralentissement des investissements, en particuliers de ceux venant du Moyen-Orient. La crise a également frappé les plus grands investisseurs des Emirats Arabes l’an dernier. Le gouvernement se félicite de ce projet unique au monde, mais les spécialistes s’inquiètent des vraies retombées économiques dans les années à venir pour Saemangeum.
Arosmik, le 28 avril 2010 en Corée du Sud
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