Multiplication de filiales en Corée du Sud
02 avrilTendance – On se croirait presque revenu à l’époque de la crise financière de la fin du siècle dernier où l’expansion trop forte des chaebols, véritables piliers de l’économie sud-coréenne, faisait trembler la solidité financière à l’internationale du Pays du Matin Calme. La multiplication des filiales de chaebols reprend en effet de plus belle depuis quelques années maintenant. D’après le site qui leur est consacré (chaebul.com), les 30 plus grands conglomérats du pays représentaient au premier avril 2010 un total de 980 filiales, soit une augmentation considérable de +43.9% par rapport à 2005 où le nombre de filiales planait à 681. Depuis la prise de pouvoir du président Lee Myung-Bak, un des anciens mentors du groupe Hyundai devenu par la suite maire de Séoul (dont sa méthode « Bulldozer » lui vient de ses années en tant qu’hommes d’affaires), il semble que le nombre de filiales soit reparti à la hausse. Les conglomérats auraient ainsi compté plus de 190 filiales supplémentaires sur les deux dernières années. Étrange coïncidence. Si l’on se base sur l’année 2005 et que l’on observe les croissances du nombre de filiale de chaque conglomérat, on s’aperçoit que les deux chaebols ayant développé le plus leurs filiales sont LS et Kumho Asiana (+27 filiales). Ils sont suivis par SK avec 26 filiales supplémentaires en cinq ans seulement, puis de Hyosung (+27), GS (+19) et Lotte (+17). Dans l’autre sens, LG a par exemple réduit son nombre de filiales passant de 39 à 35 entre 2005 et 2010, mais en se rapprochant un peu plus de son cas, on se rend compte que le groupe spécialisé en particulier dans l’électronique, compte 16 filiales de plus en 2010 qu’en 2008. Encore une étrange coïncidence. Le cas de Samsung est le même. Depuis 2008 et la prise de pouvoir de Lee Myung-Bak, le géant coréen compte 7 filiales supplémentaires pour un total de 59 entreprises sous sa direction. Selon le site chaebul.com, les explications sont simples : dérégulation des conglomérats, facilitation dans le Fair Trade Act et le renforcement du soutien aux entreprises. La flexibilité du gouvernement a permis aux plus grands groupes d’en profiter pour se développer sur de nouveaux secteurs. Les critiques préviennent : « la multiplication de filiales sans une véritable gouvernance d’entreprise saine risque de nuire à la santé économique et financière de la Corée ». Le déséquilibre de l’actionnariat dans les filiales des conglomérats est par exemple un problème flagrant de bonne gouvernance en Corée.
Arosmik, le 2 avril 2010 en Corée du Sud
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