Les blogs en Corée : et après la mort ?
19 maiInternet – Nous sommes dans un monde où le digital règne sur tout. Dans la rue, dans le métro, autour d’un café, chez vous, dans votre voiture, dans votre cuisine, dans le train, l’avion, le taxi… vous avez accès à Internet où que vous soyez et surtout, accès à l’édition de vos propres contenus. En Corée du Sud, ce sont plus de 20 millions de Coréens (estimations non précises) qui possèdent des blogs, des portails de réseaux sociaux Cyworld ou Facebook, des sites Internet. Jusqu’à aujourd’hui, le digital restait du digital. La législation sur le digital porte principalement sur la sécurité et les droits d’auteur. Mais vous êtes-vous posé la question ne serait-ce qu’une fois de l’avenir de vos contenus après votre mort ? Que sera votre blog une fois que vous, vous ne serez plus ? Des spécialistes coréens du digital se sont posés la question. Les propriétés numériques des personnes aujourd’hui décédées apparaissent sur la toile comme laissées à l’abandon, les familles n’ayant aucun accès aux données numériques des défunts, les lois sur la propriété intellectuelle interdisant l’accès par une personne tierce sans l’accord du propriétaire. Cela se constate particulièrement pour les personnalités coréennes ; que ce soit l’ancien président Roh Moo-Hyun ou l’actrice Choi Jin-Sil, leurs sites continuent de voir de nombreux visiteurs affluer. Personne n’en a le contrôle aujourd’hui, les portails Web s’interdisant de fournir les noms des comptes et mots de passe. La loi coréenne sur la télécommunication et l’information et la loi sur la télécommunication et la protection des secrets ont été créées pour cela après tout. La réflexion voit donc le jour sur les solutions à mettre en place dans de telles situations. Les experts de l’industrie de l’Internet poussent de plus en plus pour faire passer une loi concernant la propriété intellectuelle numérique abandonnée par les personnes décédées afin de donner accès aux familles des défunts un accès aux blogs et autres domaines numériques et décider, avec les portails, d’agir ou non. La seule solution existante aujourd’hui est de fournir les numéros de comptes et les mots de passe sur son testament. NHN, le plus grand portail sud-coréen en charge du moteur de recherche Naver, se protège derrière cette solution, lorsque l’opinion publique estime qu’ils se doivent de fournir les coordonnées secrètes à la famille. NHN s’accorde tout de même sur le fait qu’il pourrait y avoir certaines conditions exceptionnelles pour lesquelles le groupe fournirait ces coordonnées. La question est posée, les acteurs sont prêts à agir dans la limite du possible et le gouvernement doit maintenant réfléchir à une solution légale. Avec 70% de la population sur le net, dont 99% sur la tranche 10-40 ans (ci-contre), il y a en effet un choix à faire pour une société qui se digitalise au fil des jours…
Arosmik, le 19 mai 2010 en Corée du Sud
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