Les élections coréennes trop bruyantes
26 maiPolitique/Marketing – Vous ne trouvez pas la ville de Séoul (en particulier) un peu trop bruyante et multicolore en ce moment ? Entre le 2554e anniversaire de Bouddha de la semaine dernière et les élections locales prévues le 2 juin, on ne peut pas dire que nos tympans et nos nerfs optiques soient épargnés ! Bon, pour Bouddha, ça se comprend. Les lampions multicolores à travers toute la ville ont une justification religieuse. Mais les campagnes électorales ne tombent vraiment pas au bon moment pour profiter de la ville sous un ciel bleu et des températures encore agréables (avant le stade d’insupportables attendu dans l’été). Avec huit élections prévues dans la même journée (élection de maire, de maires de quartiers, de responsables de l’éducation, etc.), les rues sont placardées de bannières pour telle ou telle personne, les camionnettes équipées d’écrans géants et de rambardes sur lesquelles s’agrippent le « futur-maire » et ses proches en tentant de dire bonjour aux passants (mais plus souvent aux toits des voitures vu la circulation à Séoul) n’arrêtent pas de tourner dans la capitale, les entrées/sorties des bouches de métro et les passages piétons vous accueillent à votre passage avec des chants ridicules d’ajummas (définition moderne : femme de plus de quarante ans, aux cheveux bouclés, sans gêne bien souvent) en pleine forme (attention aux oreilles) et les trottoirs sont recouverts de mini-flyers (format cartes de visites) avec les visages des candidats (souvent aux couleurs des empreintes de chaussures des piétons). Bref, du grand n’importe quoi dans Séoul. Et c’est sans parler des T-shirts multicolores avec les inscriptions « n’oubliez pas d’aller voter » qui surplombent la rivière Cheonggye au cœur de la ville. Alors peut-être que pour les étrangers vivant en Corée du Sud, cela peut paraître amusant, mais pour les Coréens, cela devient gênant. D’après la législation mise en place par la Commission des élections nationales, les candidats n’ont le droit d’utiliser qu’un seul et unique porte-voix. Leurs discours peuvent être diffusés entre 7 heure du matin et 10 heure du soir dans les camionnettes et de 6 heure du matin à 11 heure du soir par porte-voix mobile. Pour les musiques, la commission a déjà revu les tranches horaires avec des autorisations de 8 heure du matin à 9 heure du soir. Pour ceux qui essaieront de détourner cette loi, les candidats seront condamnées à 4 millions de wons d’amende voire des peines de prison pouvant aller jusqu’à deux ans. La grande question est donc : une ajumma rentre-t-elle dans la catégorie porte-voix ?
Arosmik, le 26 mai 2010 en Corée du Sud
1 avis
Juste pour dire que c'était valable à Daegu(4ème ville de Corée) et Busan (la 2ème).
RépondreSupprimerC'est qui est à la limite du comique, à un carrefour important dans l'est Daegu, à un carrefour de 2 avenues, donc 4 coins, il y avait 4 groupes avec sono, "pompom girls" et musique représentant chacun un parti, c'était à qui serait le plus bruyant.