Les « Alpha Girls » en Corée du Sud
25 juinTendance – La position de la femme dans le monde des entreprises en Corée du Sud est encore très « inférieure » à celle de l’homme. L’explication confucianiste est simple et correcte, mais les femmes poursuivent continuellement leur combat pour s’imposer dans une société où l’homme est « roi ». En analysant les femmes dans le monde professionnel aujourd’hui et plus particulièrement dans l’administration et la politique, on remarque une chose : elle préfère étudier et travailler dur pour y arriver plutôt que d’obtenir un poste après avoir été élue. Il n’y qu’à regarder le nombre de femmes parlementaires à l’Assemblée nationale en 2008 : seulement 13.7% soit une augmentation d’un point de pourcentage depuis les élections quatre ans auparavant. Les jeunes femmes talentueuses et diplômées préfèrent se tourner vers des examens d’Etat pour y arriver et peut-être devenir des diplomates. En 2009, 48.8% des jeunes diplomates étaient des femmes, en-dessous du record de 2008 avec 66%. Avec un âge moyen de 26 ans, ces femmes sont confiantes, travailleuses et jeunes. Cela permet d’identifier une tendance singulière : les femmes préfèrent avoir un poste stable après avoir passé les bons examens qu’un poste à risque qui correspond souvent aux postes obtenus après des élections. Le vote anti-femme a toujours existé dans la société (asiatique ou occidentale). Donc pour éviter tout risque, les femmes sud-coréennes se tourneraient de plus en plus vers des postes obtenus au mérite. Ces femmes, l’auteur américaine Dan Kindlon les appelle les « Alpha Girls » : des jeunes femmes talentueuses, très motivées, confiantes et nées dans les années 80. En Corée du Sud, ces Alpha Girls sont les filles d’une génération où les femmes ont évolué dans une société hostile, où les garçons étaient toujours préférés aux filles. Ces filles ont vécu leur adolescence au moment où la parité homme-femme commençait à peine à être évoquée dans la société coréenne. Lors de leur jeunesse, elles ont vécu dans une compétition permanente avec les autres garçons de la famille pour prouver aux parents à quel point elles étaient aussi compétentes qu’eux. Elles se sont forgés un caractère de gagnante et ont pris rapidement confiance en elles. Ces filles ne veulent pas être élues. Elles veulent être reconnues, méritantes. Cela pose d’ailleurs un écart de plus en plus important entre la présence féminine dans les services civils et les milieux politiques.
Arosmik, le 27 juin 2010 en Corée du Sud
1 avis
Article trés interessant,
RépondreSupprimerEn Thaïlande (ou je suis expat) on retrouve le même phenomene avec une variante, ces "battantes" ne veulent plus s'encombrer d'un mari