Samsung sonne la « guerre des prix »
17 juinIndustrie – Les Japonais remontent la pente. Le sud-coréen Samsung l’a bien compris. Il va falloir s’adapter à un retour en force des Sony, Panasonic et autre Sharp... Mais le leader mondial de l’électronique, géant portant sur ses épaules l’économie sud-coréenne, est modulable et rapide. La décision a donc été prise : Samsung revoit sa stratégie marketing pour entrer dans ce qu’il appelle une « guerre des prix ». Le groupe ne va pas hésiter à réduire ses prix de ventes afin de proposer des produits moins chers que la concurrence. Les Japonais ne sont pas idiots. Après une crise qui aura frappé de plein fouet l’archipel nippon, les groupes se restructurent et sortent la tête de l’eau. Pour Samsung, tout se jouera sur les liquidités disponibles. D’après les données du service de contrôle financier (FSS), le régulateur financier de Corée du Sud, les liquidités du groupe Samsung à la fin du premier trimestre de cette année représentent 20.6 billions de wons (17 milliards de dollars). Parallèlement, le chaebol (conglomérat) a enregistré un profit opérationnel de 4.4 billions de wons sur la même période. Sur l’année, les profits de Samsung devraient se rapprocher des 15 billions de wons. La stratégie du groupe n’est pas encore dévoilée dans le détail (et ne le sera sûrement pas), mais on peut s’attendre à des baisses de prix et des campagnes marketing agressives dans les marchés clés. La récente nomination de Ralph Santana en tant que senior vice-président et responsable marketing pour l’Amérique du Nord est un signe à ne pas négliger. Vice-président en charge du marketing chez Pepsi Cola après 16 ans passé dans le groupe, Samsung va pouvoir compter sur une pointure pour l’un de ses plus gros marchés. En charge du marketing digital, de la marque, du marché et de l’innovation, il sera en relation direct avec le président de Samsung Electronics Amérique. Il faut également retenir la récente réunion organisé en Asie du Sud-est avec 60 cadres des filiales de Samsung Electronics basés dans la région. Au menu : comment développer les ventes des téléviseurs 3D et du tout nouveau smart-phone Galaxy S, et comment renforcer les canaux de distribution et développer la chaîne de production. Ces deux derniers points sont les points forts des groupes japonais : distribution et production sont les bases des conglomérats japonais qui ont fait du Pays du Soleil Levant le leader en électronique dans les années 80-90. Il n’y a qu’à regarder un match de Coupe du Monde pour remarquer que le Japon revient avec des panneaux Sony autour des terrains. Samsung s’est longtemps appuyé sur les techniques de management des entreprises japonaises et a su faire attention pour ne pas tomber dans les mêmes pièges. Le schéma est maintenant inversé et Samsung va devoir se méfier de plus en plus des concurrents japonais.
Arosmik, le 17 juin 2010 en Corée du Sud
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