Finance – Aujourd’hui, un seul mot circule dans le milieu de la finance en Corée du Sud. Ce mot, c’est « Méga-Banque ». La raison ? Tout simplement le tout nouveau président de la KB Financial Group, Euh Yoon-Dae (ci-contre), qui a déclaré vouloir acquérir l’un de ses rivaux. Sa proximité connue avec président de la république Lee Myung-Bak laisse penser que l’idée de Méga-Banque simplement énoncée depuis quelques mois par le gouvernement pourrait finalement voir le jour. L’objectif serait de créer des monstres financiers sud-coréens capables de concurrencer les plus grands groupes internationaux. Avec une stratégie plus diversifiée que la KB (Kookmin Bank), la Woori Bank pourrait se faire racheter par Euh Yoon-Dae une fois mise en vente. KB est le premier groupe commercial de prêt avec des actifs estimés à 273.8 billions de wons. La banque Woori est juste derrière KB avec 239.7 billions de wons d’actifs. La Commission des services financiers, le plus haut régulateur financier de Corée du Sud, devrait vendre d’ici la fin de l’année ses 57% de parts qu’elle détient dans la Woori. Le projet de Méga-Banque trotte dans la tête du président Lee depuis des années. Faire passer la Corée du Sud d’un statut de nain de la finance en un centre bancaire régional est un challenge qui lui tient à cœur depuis le début de son mandat. Avec une fusion des deux banques, cela représenterait un groupe possédant plus de 500 billions de wons d’actifs, faisant de l’union la première banque du pays et la neuvième d’Asie. Mais bizarrement, cette décision irait à l’opposé complète de ce que semble préparer les grandes économies internationales. Que ce soit les gouvernements américains ou européens, le moment est venu d’imposer de nouvelles règles aux géants de la finance qui en chutant entraîne des économies entières, comme lors de la dernière crise internationale. Les discussions qui se tiendront lors du sommet à Séoul risquent donc de rester au point mort. L’OCDE rappelait récemment qu’elle s’opposerait à tout mouvement incitant la création de Méga-Banques. Du côté de la commission financière coréenne, on souhaite montrer qu’une certaine attention existe : « La taille n’est pas le seul point. Des mesures d’amélioration de la compétitivité doivent venir d’abord avant l’importance du nombre d’actifs possédés ». Il faut rappeler tout de même qu’une Méga-Banque réunissant KB, Woori et le troisième mastodonte Shinhan représenterait en actifs 78.3% du PIB de la Corée du Sud. Un score bien supérieur aux USA où les champions de la gestion d’actifs représentent réunis 38.8% du PIB.
Arosmik, le 21 juin 2010 en Corée du Sud