Suicide – Si en occident, on nomme souvent le Japon comme un pays enregistrant un nombre élevé de suicides, on omet souvent de citer la Corée du Sud, pays que l’on connaît souvent moins bien. Mais le suicide est un véritable fléau dans ce pays. Et l’enquête menée récemment par l’hôpital Samsung de Séoul et l’hôpital de la Seoul National University (plus prestigieux campus universitaire de Corée) ne fait que confirmer cela. D’après les docteurs Jeon Hong-Jin (Samsung) et Cho Maeng-Je (SNU) qui sont allés interroger pas moins de 6 510 personnes de plus de 18 ans, le suicide est dans la tête de beaucoup trop de monde. 982 personnes auraient ainsi répondu qu’ils considéraient sérieusement de passer à l’acte, soit 15.2% des interrogés. Les raisons sont multiples. Parmi celles à retenir, les conflits familiaux reviennent le plus souvent, suivi des difficultés financières, des divorces ou des séparations, des maladies… C’est la première fois qu’une équipe de spécialistes interrogent un si grand nombre de personnes sur la question du suicide. Parmi les interrogés, près de 3.3% sont tout prêt de passer à l’acte, avouant avoir d’ores et déjà préparé un plan spécifique, et 3.2% ont déjà fait une tentative manquée. Parmi cette dernière catégorie, il semblerait que 2% aient préparé leur acte bien en avance alors que 1.2% aurait agit de manière impulsive. Si l’on prend les moyennes, les tendances s’orienteraient vers un âge moyen de 24 ans pour les premières planifications de suicide. Cela prend en moyenne 1.1 an avant de passer à l’acte. Concernant les moyens utilisés pour commettre l’irréparable, ceux qui prévoient leur suicide préfèrent prendre des médicaments ou des tranquillisants en surdose, ou bien se poignardent. Par contre, pour les impulsifs, la tendance est plutôt à la consommation de produits chimiques toxiques ou bien à la défenestration du haut d’un building. D’après les experts de la question, les impulsifs souffrent souvent de dépression ou de dépendance à l’alcool. Les personnes ayant des désordres d’ordre bipolaire ont 3.5 fois plus de chance de commettre un suicide que les autres. Ils pensent généralement au suicide longtemps en avance, au-delà d’un an. Ce sont donc ces personnes là qu’il est possible d’aider assez rapidement soulignent les docteurs. Alors que l’enquête a vu le jour dans la dernière édition du Journal des désordres affectifs, le bureau des statistiques coréennes a publié hier un rapport sur le taux de suicide des femmes indiquant que 18.7 femmes sur 100 000 se sont suicidées en 2008. Le suicide devient ainsi la troisième cause de mort chez les femmes après les maladies cardio-vasculaires et les arrêts cardiaques. Le taux est donc le plus élevé parmi les pays membres de l’OCDE dont les taux tournent entre 4 et 8 femmes pour 100 000. Même au Japon, le taux est plus bas qu’en Corée avec 13.2 femmes pour 100 000. Chez les hommes, le taux reste élevé avec 33.4 pour 100 000, légèrement en-dessous du Japon à 34.8 pour 100 000. Les campagnes de prévention vont se multiplier dans les semaines à venir, a prévenu le ministère de la santé.
Arosmik, le 9 juillet 2010 en Corée du Sud