La Corée du Sud est-elle si verte ?
04 aoûtEnvironnement – Avec son plan de « Croissance Verte » (Green Growth) lancé début 2008, le président Lee Myung-Bak a changé la Corée du Sud d’un pays ultra-industriel à un pays ultra-écologique. Avec des médias répercutant l’effet « green » partout où il le pouvait, on aurait même pu se dire que la Corée était vraiment devenue verte… Oui, le gouvernement appuie les entreprises à développer leur côté eco-friendly (et enrage lorsqu’il constate que les entreprises n’investissent finalement pas vraiment des mille et des cents et ne créent pas d’emplois), les gouvernements métropolitains font en sorte de mettre en place des projets en lien avec la protection de l’environnement (véhicule électrique, vélo, etc.)… et les Coréens dans tout ça ? Il semblerait qu’ils n’aient en rien changé leur comportement pour minimiser les impacts négatifs sur l’environnement. Une récente enquête du LOHAS Asia-Pacific (Lifestyles of Health and Sustainability) portant sur le comportement écologique des consommateurs dans 10 pays d’Asie place la Corée du Sud en queue de peloton concernant le changement d’attitude par rapport à la protection de l’environnement. Le rapport remis par cette agence révèle ainsi que pour les Coréens, ce sont les industries et le gouvernement qui doivent mettre l’accent sur la question environnementale, et non pas les individus. Pourtant, les Coréens sont à 87% intéressés par les facteurs du LOHAS qui pourrait se définir en une catégorie de consommateurs portant un intérêt sur la santé, l’environnement, le développement personnel, la justice sociale et un mode de vie « durable ». Bref, une sorte de Greenpeace de la consommation. L’enquête révèle par ailleurs que les Coréens portent une grande attention au côté « responsabilité sociale » des entreprises en Corée. 74% d’entre eux estiment que la connaissance d’une entreprise et de ses actions écologiques favorisent leur consommation du produit de l’entreprise. Le marché international de LOHAS est aujourd’hui estimé à 350 milliards de dollars, mais concerne encore trop peu l’Asie. Au Japon, 12% des adultes soit 17 millions d’individus sont considérés comme des consommateurs LOHAS (produits naturels ou organiques, véhicules hybrides, buildings écologiques, etc.). Les Lohasiens, comme certains aiment à les appeler, se multiplient autour de la planète, mais la Corée du Sud ne semble pas vouloir adopter une telle tendance. Le bien-être, l’écologie et la prise de conscience des dangers environnementaux existent bel et bien, mais concrètement ne concernent que quelques groupes de Coréens. Jean Yanne n’avait pas tort lorsqu’il disait : « Tout le monde veut sauver la planète, mais personne ne veut descendre les poubelles ».
Arosmik, le 4 août 2010 en Corée du Sud
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