2010-2020 : (r)évolution sociale en Corée du Sud ?

12 janvier

Après une décennie qui restera dans les annales de l’histoire moderne sud-coréenne, faisant du pays l’une des 15 premières puissances mondiales avec un leadership dans de nombreux domaines en particuliers ceux liés à l’électronique, la nouvelle décennie dans laquelle nous entrons pourrait avant tout être celle des évolutions sociales dans la péninsule. La fin d’une génération est toujours dure à accepter dans un pays où l’importance de la relation entre jeunes et anciens joue un véritable rôle d’équilibre de la société (qui plus en étant une des sociétés les plus confucianistes du globe). En dix ans, beaucoup de révolution ont eu lieu à commencer par la multiplication des voyages à l’étranger, ce que les Coréens ne pratiquaient que très peu au vingtième siècle. De même, jusqu’à récemment, le statut du mariage était à peu près au même niveau que celui en France il y a 40 ans : mariage dès le plus jeune âge, divorce mal perçu par l’entourage, etc. En Corée, il n’est pas rare de voir les parents pousser leurs enfants à rencontrer le fils ou la fille de tel ou tel couple d'amis pour organiser une union entre les deux enfants. Le mariage est devenu tellement important que beaucoup de jeunes gens perçoivent mal le fait de se marier après 30 ans et qui, peu après avoir rencontré leur promis(e), décide de se marier trois mois plus tard, augmentant en conséquence le taux de divorce dans les deux à trois années suivants les mariages, les jeunes couples ne vivant pas (en majorité) ensemble avant le mariage. Beaucoup de familles rejettent encore souvent les membres osant divorcer. Mais cela commence à changer et pourrait créer une évolution de la vie sociale coréenne.

Une récente enquête portant sur 1000 personnes, près de 45% s’estiment heureux de voir des personnes âgées se remarier. Cependant, les visions sont différentes en fonction des statuts des personnes et de leur âge. Ainsi, plus ils seront jeunes, et plus leur niveau d’éducation et de revenus sera élevé, plus les Coréens sont enclins à voir des séniors oser se remarier. L’agence matrimoniale Sunoo confirme néanmoins le changement de tendance en termes de mariage chez les plus âgés : « de plus en plus de couples se marient non pas parce qu’ils ressentent le besoin d’avoir un support à côté d’eux, mais tout simplement parce qu’ils ressentent une attirance émotionnelle l’un envers l’autre ». Si le nombre de lune de miel chez les personnes âgées est en forte augmentation, cela ne concerne pas que des anciens veufs ou veuves… en effet, les couples n’hésitent plus à divorcer après 65 ans. Sur la dernière décennie, 6 118 cas de divorces de personnes âgées de plus de 65 ans ont été recensés avec 4 379 cas d’hommes souhaitant le divorce (+3.3% par rapport à la décennie précédente) et 1 739 cas de femmes (+4.6%). Parallèlement le nombre de remariage de personnes
âgées en 2009 est estimé à 1 706 avec 1 065 hommes remariés et 641 femmes remariées, soit respectivement +1.8% et +2.7% par rapport à 1999. Pour l’institut de développement des femmes en Corée du Sud, la raison est très simple : « Au fil des années, les femmes prennent le leadership dans leur couple avec une voix qui devient de plus en plus forte, leur permettant de s’imposer face à leur mari. Ce sont souvent elle qui décide du divorce ou non » explique l’une des responsables de l’organisation. Vu l’évolution de la société et des générations en Corée, il ne serait pas étonnant de voir un véritable changement de relations sociales dans les familles dans les dix prochaines années. Le « marché des vieux » comme l’appellent certains pourrait bien devenir un nouveau marché porteur de la Corée du Sud qui est l’un des pays qui vieillira extrêmement rapidement à partir de 2018.

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