Etre une maman active en Corée du Sud
27 janvierLe statut de la femme en Corée du Sud a bien évolué comparé au siècle dernier, mais dans une culture aussi confucianiste que la Corée du Sud, il reste bien éloigné de celui de l’homme. Comme récemment évoqué dans l’article « Sexe : un tabou arrangeant, une réalité surprenante » avec le cas d’Evan Ramstad et le rôle des "Room Salons" dans le monde professionnel, la place de la femme dans l’entreprise est encore très ambiguë tant la culture du travail est particulière en Corée du Sud. Il n’y a qu’à prendre les taux de participations des femmes dans l’économie coréenne dévoilés récemment par l’institut de recherches économiques Samsung : de 47% en 1990, la part des femmes actives parmi les femmes est à 49% en 2009. Une stagnation de 20 ans ! Côté homme, le taux est bien loin avec 73%. Lorsque l’on découpe cette statistique par âge, on se rend compte que plus elles sont jeunes, plus elles travaillent (comme dans beaucoup de pays d’ailleurs). Entre 27 et 30 ans, le taux est à son maximum approchant les 70%. Il est cependant d’une chute énorme une fois le cap de la trentaine passé avec 51.8%. La raison est simple. C’est à cet âge qu’en moyenne une femme coréenne tombe enceinte et donne naissance à son premier enfant. De fait, c’est à cet instant précis que l’avenir de la femme active se joue. Rejoindra-t-elle une entreprise ou se laissera-t-elle aller suite à l’interruption de sa carrière pendant une année ? Les femmes entre 30 et 34 ans sont très souvent embauchées de manière temporaire voire gratuite dans des affaires familiales. Le salaire d’une femme venant d’accoucher ne reflétant pas forcément la qualité du travail. Aujourd’hui, dans les entreprises coréennes, 45% des femmes employées ont moins de 30 ans et seulement 26% ont entre 30 et 50 ans.
Pourquoi est-il difficile de reprendre le travail après un premier enfant ? L’explication est assez simple. La Corée du Sud a l’un des taux de natalité les plus bas au monde (le plus bas de l’OCDE) à 1.15 expliqué principalement par les coûts de l’éducation (35.7% des cas), l’insécurité de l’emploi et donc du salaire (28%) et les dépenses en soin pour les nourrissons (16%). Si cela provoque une logique linéaire basique qui voudrait qu’une forte participation des femmes dans la société active permette un fort taux de natalité (plus haut salaire dans le foyer, donc plus de moyen pour élever une famille), la réalité est tout autre dû à la baisse de considération des entreprises pour les femmes ayant un premier enfant et des salaires trop bas après une interruption de carrière. Donc le gouvernement n’a qu’une seule chose à faire : dynamiser l’emploi des femmes en créant des espaces adaptés aux mères dans les entreprises pour qu’elles puissent équilibrer leur vie professionnelle et personnelle. A l’heure actuelle, le gouvernement de Lee Myung-Bak propose trois directives pour supporter les femmes : la création d’emploi pour les mères, la maintenance de l’emploi après un premier enfant et le développement de l’environnement de travail. Mais la société est telle que la pression pousse les femmes à ne pas utiliser leurs avantages : par exemple, seulement 42.5% des femmes ont pris leur congé pré et post-maternité en 2008 contre 80% en moyenne dans les pays avancés. Les hommes aussi ne prennent pas leur congé pour leur famille : seulement 1.2% des hommes ont pris des jours pour s’occuper de leur nourrisson. Côté installations d’accueil, le gouvernement souhaite pousser le privé mais le public, qui représente 5.4% des structures dédiées aux enfants en bas âge, accueille encore 11% des enfants en besoin.
1 avis
Encore un excellent article !
RépondreSupprimerContinuez :)
http://cyrildaehanminguk.blogspot.com/