Robot : de la science-fiction à la réalité

19 janvier

Quel est le rapport entre le groupe K-Pop sud-coréen Girls' Generation et la robotique ? Tout simplement leur dernière danse qui ressemble à celle d'un robot, une entrée en matière pour une décennie 2010-2020 qui s'annonce comme l'ère du lancement de la robotique... Mais à quoi sert un robot ? Jusqu’au début du nouveau millénaire, le robot n’était utilisé qu’en industrie et son utilité était plus que primordiale pour la conception de produits. Mais en termes de robots à la maison, rien n’allait au-delà du chien Sony dont peu ont reconnu une véritable utilité dans le foyer. Depuis quelques années, la robotique s’est appliquée à de nouveaux secteurs comme le médical, l’agriculture, les transports, la sécurité ou encore la défense. Les robots humanoïdes ont également rapidement pris forme avec, dans la tête de chacun, les démonstrations nippones de robots faisant un pas, puis parlant, puis faisant 5 pas, puis soulevant un objet, puis marchant, parlant et agissant. Mais si le Japon est reconnu pour sa maîtrise de la robotique, la Corée du Sud a fait de ce domaine l’une de ses priorités pour l’avenir de la société.

Il faut noter que le marché est florissant : si l’on prend en considération le vieillissement de la population et l’augmentation du coût du travail, le ministère de l’économie et du savoir estime que le marché international de la robotique de services (et non pas industrielle) devrait être multiplié par 28 entre 2008 et 2018 atteignant 85.5 milliards de dollars contre 3.2 milliards de dollars il y a deux ans. Sur le marché de la robotique en général, le chiffre des ventes devrait atteindre les 190 milliards de dollars d’ici une dizaine d’années. Selon la fédération internationale de la robotique, basée à Francfort, près de 8.7 millions de robots de service auraient été vendus en 2009 découpé en deux tranches avec 64% de robots ménagers et 35% de robots de loisirs et d’enseignement.

En Corée, le marché était estimé à 1 020 milliards de wons (917 millions de dollars) en 2009, soit une augmentation de +23% par rapport à l’année précédente. Malgré des coûts élevés et une limitation aux accès à certaines technologies, le marché ne cesse de croître. L’institut de recherches économiques Samsung estime de son côté que la robotique de services sera le levier du secteur tout entier, voyant « des opportunités fantastiques pour les entreprises coréennes dans ce domaine ». Aujourd’hui positionnée en quatrième position dans le monde derrière le Japon, l’Allemagne et les USA avec 10% de parts de marché, la Corée du Sud considère la robotique comme l’un des 10 moteurs de croissance de prochaine génération. En décembre, le gouvernement annonçait une nouvelle enveloppe de 30 milliards de wons (26.7 millions de dollars) dédiée uniquement à ce secteur sur les sept années à venir. En juin dernier, c’était 11 consortiums de fabricants (Samsung Techwin, Nautilus Hyosung, Future Robot, etc.) qui étaient choisis pour mener à bien des projets pilotes financés à hauteur de 2.1 milliards de wons par le gouvernement.

Mais concrètement, où sont les robots ? Il suffit d’aller faire un tour en grande surface pour en trouver. Les plus répandus dans les foyers sont les robots-aspirateurs. A l’heure actuelle, ce sont eux qui permettent aux fabricants de s’y retrouver financièrement tout en offrant un produit utile et efficace. Légèrement au-dessus des 500 millions de dollars en 2009, le marché global de ce produit devrait atteindre les 2 milliards de dollars d’ici 2016 selon l’agence Winter Green Research. En Corée du Sud, c’est LG Electronics qui a pris le pas sur la concurrence avec son RoboKing qui représente depuis mars dernier 52% du marché local. Le dernier produit de la marque lancé fin 2009 détient deux caméras, de nombreux détecteurs et une batterie au lithium polymère. En novembre 2009, Samsung entrait dans la danse avec Tango, une version mise à jour des Hauzen et Furot. D’autres marques pénètrent également le marché local avec Roomba ou encore Ottoro. Les prix restent élevés mais accessibles pour les revenus les plus aisés (entre 400 et 900 000 wons en moyenne).

La prochaine étape sera cependant la plus dure à passer. Avec les nombreux films sortis ces dernières années sur la robotique et la prise de pouvoir des robots sur l’être humain (Terminator, I Robot, etc.), la perception de l’intelligence artificielle et de la robotique de service fait encore peur. La Corée du Sud a néanmoins décidé de franchir le pas avec les enfants qui n’ont pas cette vision craintive des adultes. Pour en avoir un aperçu, il suffit de se rendre dans une école de la ville de Daegu où les professeurs d’anglais n’ont pas de cheveux ni de poils, mais plutôt des LED et des puces. Depuis la semaine dernière, 21 écoles se sont équipées de robots baptisés Engkey pour un projet pilote de trois mois. Le robot est dirigé par un enseignant anglophone dans la salle de classe. Développé par le KIST (institut coréen de science et de technologie), ce robot parle aux élèves, lit des livres et danse dans la classe. Si l’unité coûte 10 millions de wons, les ingénieurs travaillent dur pour arriver à un tarif plus proche des 5 millions de wons. Pour les Séouliens qui veulent parler à un robot, la solution passe par Sarangchae, le musée à proximité du palais présidentiel (Maison Bleue), où Tiro (ci-contre) introduit les visiteurs à la culture coréenne, indique les directions et répond aux questions en quatre langues.

Liens sur la robotique sur "Bienvenue en Corée du Sud"
IROBI, le robot coréen pour les enfants (2 février 2010)
Les robots coréens efficaces dans l'enseignement (19 mars 2010)

Le récent naufrage booste la robotique (20 avril 2010)
La Corée se lance dans la robotique aquatique (25 mai 2010)
Robocop sur le 38e parallèle (25 juin 2010)
Quoi de neuf en Corée du Sud - robotique (10 décembre 2010)
Plus en tapant "robotique" dans l'onglet recherche en haut à droite...

Liens sur la robotique
Fédération internationale de la robotique
Institut coréen de la science et de la technologie (KIST)
Institut coréen pour l'industrie robotique avancé (KIRIA)
Centre d'étude coréen de la robotique (KROS)

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2 avis

  1. Bravo pour la qualité de vos articles.
    Je suis allé 3 fois en Corée en Business Trip et j'ai vraiment bien aimé ce pays.

    Bien à vous,
    Christian

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  2. De même, bravo pour les articles ! Ils sont très intéressants, parfois super marrants !

    Je fais un échange étudiant à Incheon l'année prochaine :)

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