Corée du Sud : comment arrêter l'accès à certains médias ?
31 octobreCorée du Nord – La haine de la propagande nord-coréenne en Corée du Sud est claire et gare à celui qui osera faire un pas d’écart. Du coup, zéro accès en Corée du Sud aux sites Internet sur la Corée du Nord, que ce soit les agences de voyage chinoises ou anglaises, les sites d’information anglophone et coréen (à moins d’être journaliste et d’être dans les petits papiers du gouvernement). Aucune autre information que celle délivrée dans les médias sud-coréens. Mais la liberté d'Internet commence à poser de sérieux problèmes à cette politique sud-coréenne du « renfermement sur soi-même ».
La multiplication des réseaux sociaux et sites Internet pro-Corée du Nord est croissante sur les territoires étrangers, et il devient de fait difficile de les abattre les uns après les autres, ou bien d’en interdire l’accès à partir des adresses IP coréennes. Depuis janvier 2007, l’agence nationale de police dénombre 57 sites Internet pro-Corée du Nord basés sur des serveurs étrangers, dont 37 ont déjà été bloqués. Mais au-delà de ces sites, assez simples à bloquer en termes d’accès par l’IP, 141 comptes Twitter et autres réseaux sociaux feraient la propagande de la Corée du Nord.
Si la police locale dit avoir réussi à les bloquer en majeur partie, la loi de la sécurité nationale ne leur permet pas de se rendre à l’étranger et mettre la main sur ces personnes qui vantent les mérites de la dictature la plus enclavée du monde. Shin Hak-Yong, un député du parti d’opposition qui a mis la main sur ces chiffres de la police, concède qu’il est bien difficile de couper l’accès à ces informations : « Bloquer l’accès à ces sites et à ces comptes de réseaux sociaux n’est qu’une solution pour la Corée du Sud. La police devrait multiplier les coopérations internationales afin de couper dès la base les propagandes de ce genre ». Entre 2007 et 2008, neuf sites basés à l’étranger ont été enregistrée, puis dix l’année d’après et 16 en 2010. Sur les neuf premiers mois de l’année, 14 sites Internet ont été repérés. En tout, ce serait 26 sites basés aux Etats-Unis, 8 en Chine, 7 au Japon et 5 en Corée du Nord.
Mais que disent les propagandes sur la Corée du Nord ? En fait, il semblerait que cela soit souvent une simple image ou quelques textes sur un site, pour faire la promotion d’autres informations. « Utiliser le mal pour faire parler de soi est une pratique courante chez les bloggeurs » assure un expert du milieu. Un site pro-Corée du Nord sur huit serait ainsi opéré par des élèves de niveau élémentaires. Ceux-ci se débrouilleraient pour accéder au Rodong Sinmun, le journal nord-coréen, afin d’y récupérer information et photo et de les charger sur leurs sites ou blogs ou réseaux. La police explique que les raisons sont simples à en croire les jeunes interpellés : « le contenu est étranger et donc intéressant », « cela permet d’avoir plus de trafics sur mon site », « cela donne un certain graphisme au site Internet », etc.
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