Classement - Sur notre chère planète, il y a les sept merveilles du monde. Et pour certains, il y a aussi sept nouvelles merveilles du monde. A en croire l’attention portée par les médias pour la candidature de l’île de Jeju aux sept nouvelles merveilles du monde de la nature, on croirait presque que l’île volcanique sud-coréenne viendrait prendre la place des Jardins suspendus de Babylone. Mais rien de tel. La joie des habitants de cette île, la Une des médias pendant tout le weekend et l’espoir de faire venir en masse des touristes du monde entier risquent de retomber rapidement. Les sept merveilles du monde, dont il n’en reste plus qu’une sur notre planète, ont déjà leurs successeurs, et ce depuis le 7 juillet 2007. Mais encore une fois, rien d’officiel (comme l’UNESCO le souligne à chaque nouveau classement des nouvelles merveilles), juste la folle idée d’un homme d’affaires suisse répondant au nom de Bernard Weber.

La pyramide de Khéops, les jardins suspendus, la statue chryséléphantine de Zeus, le temple d’Artémis, le tombeau de Mausole, le colosse de Rhodes et le Phare d’Alexandrie ont effectivement trouvé des possibles remplaçants lors d’un vote organisé à Lisbonne il y a quatre ans et composé d’un jury d’architectes du monde entier présidé par l’ancien patron de l’UNESCO, Federico Mayor. Parmi les sept nouvelles merveilles du monde, on retrouve la Grande Muraille de Chine, Pétra en Jordanie, la Statue du Christ rédempteur au Brésil, Machu Picchu au Pérou, la pyramide Chichén Itzá au Mexique, le Colisée en Italie et le Taj Mahal en Inde.

Et Jeju dans tout ça ? La fondation des sept nouvelles merveilles a réalisé une élection afin de faire élire par la communauté internationale les sept nouvelles merveilles de la nature. Ce vote réalisé sur Internet et par téléphone laissait donc beaucoup de chances à Jeju tant l’on connaît la force de frappe des internautes sud-coréens, surtout lorsqu’il s’agit de « défendre un intérêt national ». Vendredi, à 11h11 GMT, les votes par SMS, par téléphone et sur la toile ont donc pris fin après deux ans (depuis juillet 2009), laissant découvrir un classement plutôt surprenant : l’Amazonie, la baie d’Halong (Vietnam), les chutes d’Iguazu (Brésil, Argentine), l’île de Jeju (Corée du Sud), l’île de Komodo (Indonésie), la rivière souterraine de Puerto Princesa (Philippines) et la montagne de la Table (Afrique du Sud). Et oui, pas de Grand Canyon, pas de Vésuve ni de Kilimandjaro, et encore moins d’Uluru, de Galapagos ou de Mer Morte. Et oui, difficile d’imaginer comment un cratère sur une île ou une autre île qui porte le nom du plus grand lézard du monde peut venir prendre la place à des compositions naturelles gargantuesques et inédites comme le Canyon ou la Mer Morte.

Sur Jeju, l’institut pour le développement de l’île estime que le nombre de touristes devrait croître au plus de 73.6% pour un surplus économique de 1 200 milliards de wons (1.06 milliards de dollars). En Corée du Sud, c’est une victoire pour le tourisme, alors que le pays essaye de se convaincre qu’il est capable d’attirer des touristes du monde entier. Aujourd’hui, pour rappel, les touristes se rendant en Corée sont Chinois et Japonais, viennent moins d’une semaine et profitent des taux de changes pour vider les boutiques duty-free. Les autorités de Jeju croient que ce résultat donnera une nouvelle dimension à la province de Jeju, mais il est difficile d’imaginer que des touristes feront le déplacement d’Occident pour venir sur ce bout de terre, au Sud-Ouest de la péninsule. De même, il serait dommage que les cris de joie de ce weekend ne se terminent par une grosse déception, la fondation Suisse de Weber ayant précisé que les résultats annoncés étaient provisoires, le résultat définitif devant être annoncé en début d’année prochaine…