Corée du Sud : la troisième vague coréenne
25 janvierCulture – Le mot Hallyu parle peu à l’individu de base. A celui qui s’intéresse à la culture asiatique, il commence à prendre un sens. Et à celui qui porte un intérêt à la Corée, ce mot lui permet de comprendre la Corée moderne. Écrit Han-Lyu en Coréen et lu Hal-lyu, il signifie mot pour mot « la tendance coréenne » (Hankuk pour Corée et Lyu pour tendance/mode/style) et est plus globalement traduit « Korean Wave », autrement dit la « vague coréenne ». Il y a eu une première vague il y a une dizaine d'années qui a débuté avec les feuilletons télévisés à l’eau de rose également appelés dramas qui s’exportaient en Asie aussi bien que les téléviseurs Samsung aujourd’hui.
Puis, depuis 2007, une deuxième vague est arrivée avec l’explosion des groupes de musique pop qui n’ont de cesse de s’exporter au Japon, en Chine et en Asie du Sud-est, et parfois au-delà avec des groupes qui tournent aux USA et des concerts en Europe et en Amérique du Sud. Pour Choe Kwang-Shik, ministre de la culture, il ne s’agit pas de profiter de cette deuxième vague et de se reposer sur ses lauriers. « Le moment est venu de supporter la troisième vague coréenne, celle de la culture coréenne » a-t-il lancé aux journalistes ces derniers temps.
Ce diplômé d’histoire coréenne, qui a un faux-air de Dominique Strauss-Kahn version asiatique, veut faire de la culture traditionnelle coréenne un produit exportable, un produit qui permettra de faire reconnaître la Corée autour du globe. En 2011, sur les 9.8 millions de touristes étrangers venus en Corée, plus d’un million était en Corée dans le cadre de la Hallyu selon des estimations du ministère. Pour 2012, faire connaître la culture coréenne au monde est l’objectif premier. En d’autres termes, des secteurs moins réputés aujourd’hui doivent devenir clés pour les années à venir : style vestimentaires, art, littérature, animation, films, nourriture, etc. « Ce qui est propre à la Corée et aujourd’hui exportable autour du globe » indique Choe, dans son discours aux médias.
Et alors que les Chinois sont de plus en plus nombreux à choisir la Corée comme destination de vacances, le 20e anniversaire des relations diplomatiques entre la Corée et son voisin cette année pousse le ministère à prévoir un total de 3.74 millions de touristes chinois en 2012, contre 2.2 millions en 2011 qui ont dépensé 13 000 milliards de wons dans les produits coréens. Les zones rurales seront également mises à l’honneur cette année, en particulier avec Yeosu 2012 Expo, l’exposition internationale sur le thème de la mer et des océans. Bref, la Corée souhaite devenir le Japon telle qu’il était reconnu dans les années 80-90 : industriellement et culturellement puissant.
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