Économie – 1 110 milliards de dollars, voici le montant du produit intérieur brut (PIB) pour 2011. Un chiffre en nette hausse par rapport aux années précédentes : 1 010 milliards en 2010, 834,4 milliards en 2009 et 930,9 milliards en 2008. Mais un PIB qui connait un ralentissement de sa croissance : +3.6% contre +6.3% l’année précédente. Selon la banque centrale, la croissance sud-coréenne a avant tout été poussée par l’industrie de la fabrication/conception (+7.2%) et l’industrie des mines (+7.1%). A l’inverse, les secteurs comme ceux des services (2.6%), de la construction (4.6%) et de l’agriculture (-2%) ont connu de forts ralentissements comparés aux précédents résultats. Les exportations, points forts de l’économie coréenne, n’ont pas pu passer au travers de la crise américaine et européenne sur 2010-2011 et les effets se sont fait sentir. La consommation privée n’a également pas aidé avec un ralentissement par rapport à 2010 : +2.2% en 2011 contre +4.4% l’année d’avant. Idem pour les investissements industriels qui ont pris un coup : de +25.7% en 2010, ils sont passés à +3.7% en 2011. Bref une économie qui ralentit mais qui poursuit son ascension.

Selon le ministère des finances, le pouvoir d’achat des Coréens aurait ainsi atteint un niveau record sur 2011, passant la barre symbolique des 30 000 dollars (34.2 millions de wons) pour la première fois. Si le PIB par habitant atteint les 22 489 dollars, soit une hausse de 1.5% par rapport à 2010 (Banque de Corée), le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat (considèrent que les niveaux des prix et les taux de change sont équilibrés autour du globe) aurait atteint les 30 070 dollars. C’est ce montant qui permet en général aux experts de mesurer le niveau de vie de base d’un pays. La Corée du Sud gagne donc une place par rapport à 2010 en se plaçant juste derrière la France (24e à 33 910 dollars) et le Japon (25e à 33 885 dollars), et devant l’Espagne (28e à 29 830 dollars) et l’Italie (30e à 29 480 dollars). Un rapport du groupe américain City estime que la Corée du Sud pourrait être la quatrième puissance mondiale en termes de pouvoir d’achat d’ici les années 2040.

Mais pour se faire une vraie idée de la santé économique du pays, il faut également voir la tendance actuelle. Et ce n’est pas vraiment un grand ciel bleu qui attend la Corée… Les exportations et les importations ont fortement chuté en mars, une première depuis deux ans et demi. Le ministère de l’économie souligne le manque de demandes étrangères pour les produits et navires coréens, alors que la balance commerciale atteint les 2,3 milliards de dollars de surplus sur mars, légèrement au-dessus de février (2,2 milliards) et loin de janvier (déficit de 1,96 milliards). Sur le troisième mois de l’année, les exportations ont chuté de 1.5% à 47,36 milliards de dollars et les importations n’ont pas fait mieux en se contractant de 1.2% à 45,03 milliards de dollars : une tâche d’envergure pour une économie basée sur les exportations. Bref, des chiffres qui font penser à octobre 2009, lors les exportations et les importations tombaient respectivement à -8.5% et -16%. La consolation peut venir du fait que le mois de mars 2011 était un mois particulier pour les exportations coréennes, la Corée du Sud étant extrêmement active dans l’aide apportée au Japon suite au tsunami du 11 mars. Cette année, l’automobile et les produits pétroliers ont dynamisé les exportations avec +35.1% et +7.6% alors que les équipements mobiles et les bateaux ont tiré les expéditions vers le bas avec -27.6% et -32%.