Élection présidentielle en Corée du Sud : candidats, enjeux, programmes
14 décembreDans exactement cinq jours, la Corée du Sud procédera à sa 18e élection présidentielle par scrutin majoritaire à un seul tour. Dix-huitième ? Ce sera en fait le ou la quinzième président ou présidente de la Corée du Sud, si l'on compte les courts mandats de Yun Po-Sun (19 mois entre 1960 et 1962), Choi Kyu-Ha (10 mois entre 1979 et 1980), Park Chung-Hoon (deux semaines en 1980), et Goh Kun (2 mois en 2004). Et malgré cette 18e élection présidentielle annoncée, ce ne sont bien que dix présidents qui ont été élus par le peuple, Park Chung-Hoon (en 1980) et Goh Kun (en 2004) l'ayant été par intérim, et Chun Doo-Hwan (1980-1988) ayant été élu par la Conférence nationale pour la réunification, alors qu'il était l'homme fort du régime militaire après la répression de Kwangju.
Bref, un nouveau tournant pour ce pays dont le dynamisme ne cesse de surprendre autour de la planète (non, dynamisme ne signifie pas Gangnam Style). Qui prendra les rênes du Pays du Matin Calme dans cette période d'incertitude économique, sur fond de crise chez les principaux partenaires (hors Chine) et sécuritaire avec le lancement réussi par la Corée du Nord d'un satellite ?
Park Geun-Hye, fille du général Park Chung-Hee (président ou dictateur, selon les points de vue, de 1963 à 1979), qui aura vu sa mère Yuk Yeong-Su et son père assassiné (respectivement en 1974 et 1979) et qui est depuis le début de la course à la présidentielle en tête des suffrages pour le parti au pouvoir ? Ou alors Moon Jae-In chez l'opposition, fils d'un réfugié nord-coréen, arrêté sous le régime de Park Chung-Hee pour avoir organisé un mouvement étudiant contre la Constitution Yushin, bras droit du feu président Roh Moo-Hyun, rejoint sur le tard par l'entrepreneur-développeur de logiciel de sécurité Ahn Cheol-Soo, lui-même porté candidat en septembre dernier puis retiré pour ne pas éparpillé l'électorat d'opposition ? Les cinq autres candidats, comme dans la plupart des élections, ne prendront que quelques miettes (entre 0 et 1%).
Les programmes tournent autour d'une expression, la "Démocratisation Économique", ou tout simplement comment réussir à mieux réguler les chaebols, ces conglomérats qui détruisent l'entreprenariat et les petites et moyennes entreprises et qui ne font pas grand chose pour supporter les salariés (redistribution des richesses, conditions sociales, retraites, aides, etc.). Autre point clé, qui se rattache au premier, l'écart qui se creuse entre les classes. Comme un peu partout dans les pays développés, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux (et pauvres). Chacun porte évidemment les idées de son parti sur ces questions économiques et sociales, et essayent par-dessus tout de trouver de nouvelles idées pour rassembler un maximum de personnes derrière eux.
0 avis