L'obésité, nouveau complexe coréen

22 février


En Corée du Sud, dans la rue, il est rare de croiser une personne réellement obèse, au sens physique du terme. Et pourtant, au sens scientifique du terme (à savoir au regard de l'indice de masse corporelle, qui équivaut au poids en kilogramme divisé par le carré de leur taille en mètre), un tiers des coréens sont obèses.

Le plus marquant concerne les jeunes garçons, puisqu'entre 5 et 14 ans, 25% des coréens "souffrent" d'obésité. La moyenne des membres de l'Organisation de Coopération et de Développement Économique est à 23% pour la même catégorie. C'est le plus haut taux d'obésité de la zone Asie.



Le coût social de cette obésité, qui regroupe à la fois les dépenses médicales, les pertes de revenus après un décès prématuré, une chute de la productivité économique et d'autres dépenses, revient à 9 150 milliards de wons, soit près de 8.4 milliards de dollars par an. Les données cumulées par le NHIS (National Health Insurance Service) en 2015 révèle ainsi une augmentation de 92% par rapport à 2006 (4 760 milliards de wons).

Les raisons de cette obésité sont multiples. Les fast foods poussent un peu partout, la livraison à domicile de repas chinois et autres pizzas est ultra simple et rapide, les snacks n'ont jamais été aussi à la mode, et les coréens passent leur temps à prendre des cafés et autres vanilla latte au Starbucks du coin. Sans parler des plus jeunes dont l'éducation est souvent effectuée par les grands parents qui n'hésitent à gaver leurs petits enfants de gâteaux dès le plus jeune âge et ne gèrent pas forcément correctement les heures des quatre repas (petit-déjeuner, déjeuner, goûter et dîner). Une histoire de culture bien entendu... mieux vaut avoir un enfant ou petit-enfant un peu gros que maigre et frêle.


Rien que les dépenses médicales liées à l'obésité représentent 58.8% du coût social, soit 5 380 milliards de wons. L'étude du NHIS appelle le gouvernement à agir au plus vite afin de gérer cette augmentation de la meilleure manière possible. Une campagne nationale devrait prochainement voir le jour afin de pousser la population à consommer plus régulièrement des fruits et des légumes.



* Obèse : IMC supérieur à 30
** Surcharge pondérale : IMC entre 25 et 30
Selon le Centre Américain pour le Contrôle et la Prévention des Maladies

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