L'écart entre riches et pauvres se creuse

25 août


Le pire niveau de la décennie ! L'écart entre les salaires les plus hauts et les plus bas a atteint un écart inquiétant. La polarisation entre les riches et les pauvres s'intensifie sur fonds de marché de l'emploi à la renverse, malgré les efforts d'un gouvernement qui mise sur la relance de la croissance par l'emploi (voir Le marché de l'emploi au bord de l'implosion). Selon les dernières données du Bureau des Statistiques, le revenu moyen d'un foyer coréen a augmenté de 4.2% sur le second trimestre pour atteindre 4,53 millions de wons (4 038 dollars), la plus importante croissance depuis le premier trimestre 2014. Bonne nouvelle ? Pas vraiment. Car si l'on prend maintenant les populations par niveau de revenus, on constate que les 20% touchant le moins ont vu leur revenu mensuel nominal (après prise en compte de l'inflation) baisser de 7.6% à 1,32 millions de wons. La plus forte chute depuis que le Bureau des Statistiques compile les données sur ce sujet (depuis 2003). Le salaire s'est contracté de 15.9%.


Ceux situés dans les 20-40% ont également connu une diminution de leur salaire : -2.1% à 2,8 millions de wons. Idem chez les 40-60% avec une micro-chute de 0.1% à 3,94 millions de wons. An Young-jin, économiste chez SK Investment and Securities, estime que tout cela était prévisible : "il y a de moins en moins d'emplois dans le commerce de gros et de détail, tout comme la restauration et l'hébergement, des secteurs où les plus bas salaires travaillent".

"Le revenu disponible des 20% les plus riches
est en moyenne 5,23 fois plus important
que celui des 20% les moins riches.
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À la base, l'augmentation du salaire minimum avait pour objectif de bénéficier aux plus bas salaires, mais il a poussé la réduction du nombre d'emplois plus que l'accroissement des salaires. Si l'on prend les salaires nominaux des 20% les plus riches, la moyenne est à 9,13 millions de wons, une augmentation record de 10.3%, jamais vu depuis 2003 et la collecte des données.


Le revenu disponible des 20% les plus riches est ainsi, en moyenne, 5,23 fois plus important que le revenu disponible des 20% les moins riches. C'est l'écart le plus important depuis le deuxième trimestre 2008 et il n'a cessé d'empirer depuis 2015 où il atteignait déjà un écart de salaire 4,19 fois plus élevé. Et le problème, c'est que les plus pauvres vivent de plus en plus entre pauvres. Pour les 20% les moins riches, le nombre de membres de famille proche avec un emploi a chuté de 18% par rapport à l'année dernière. Pour jauger la situation de l'économie coréenne, rien de plus simple : supprimez le secteur des semi-conducteurs et vous verrez à quel point ça va mal. Pour le professeur Shin Se-don de Sookmyung Women University, "l'augmentation du salaire minimum, c'est comme ajouter un typhon à un temps orageux".


 Le souci aujourd'hui vient du gouvernement de Moon Jae-in qui ne compte pas revoir sa politique d'emploi ; le salaire minimum qui augmente chaque année pour atteindre d'ici 2020 les 10 000 wons par mois n'est qu'une partie de la politique déployée. Au programme, il va falloir s'attendre à une nouvelle politique fiscale pour créer des emplois, une amélioration des revenus dans la distribution et une accélération de la croissance par l'innovation. Un fonds de stabilisation des emplois pour les petits commerçants et les entrepreneurs ayant souffert de l'augmentation du salaire minimum va également être créé. Le chien qui se mord la queue. La question n'est pas d'augmenter le budget mais de savoir réorienter une économie qui part doucement mais sûrement à la dérive.

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