En Corée, vous pouvez payer pour aller en prison
28 novembreLa raison voudrait que l'on essaye plutôt de sortir que de rentrer dans une prison. En Corée du Sud, ce n'est pas tout à fait le cas. C'est une activité d'un nouveau genre qui est en train de voir le jour, bien loin de la vie trépidante de Séoul, en plein cœur au Nord du pays, entre Gapyeong et Hoengseong, dans la province de Gangwon. "La Prison en moi" (내 안의 감옥), c'est une sorte d'hôtel où l'on peut passer 24 heures confiné, loin de tout, seul. Tel un prisonnier, dans une cellule de 5 mètres carrés.
Pour Park Hye-ri, qui y a passé une journée, c'est presque ironique : "C'est comme-ci cette prison m'a apporté une certaine liberté" avoue-t-elle à un média coréen. Dans les cachots ultra-propres qui se suivent dans les couloirs de ce bâtiment, il n'y a rien ; juste les "prisonniers", habillés tous de manière identique, leur nom accroché sur la poitrine. Ici, pas de montre, pas de miroir et bien entendu, zéro moyen de communication. Sur le site, la présentation de la société Happitory, qui gère "La Prison en moi", débute par un poème du poète turc Nâzim Hikmet, véritable légende de la littérature turque du 20ème siècle.
The most magnificent poem hasn't been written yet
The most beautiful song hasn't been sung yet
The most glorious day hasn't been lived yet
The most immense sea hasn't been pioneered yet
The most prolonged travel hasn't been done yet.
The immortal dance hasn't been performed yet
The most shine star hasn't been discovered yet.
When we don't know any more what we are supposed to do
It's the time when we can do true something
When we don't know any more where we are supposed to go
It's the start when the true travel has just begun.
- Nâzim Hikmet, A True Travel
La clientèle ? Des personnes au bout du rouleau, qui ont besoin de se déconnecter totalement. Une sorte de retraite en "Temple Stay", ces temples bouddhistes qui accueillent des personnes souhaitant prendre du recul sur leur vie et vivre au rythme des moines bouddhistes. Noh Ji-Hyang, qui est à l'origine du projet, avoue avoir été inspirée par son époux, un procureur qui travaillait environ 100 heures par semaine. Elle confie ainsi qu'"au début, les personnes disent que cela va être étouffant de rester dans une petite cellule. Mais en nous quittant, ils disent que ce n'est pas une prison, mais que la vraie prison est là où ils retournent".
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