Renault Samsung a du pain sur la planche
22 novembreLes ventes ne sont pas bonnes. Entre janvier et octobre 2018, le constructeur automobile franco-coréen Renault Samsung Motors n'a vendu que 190 525 véhicules. Un chiffre en baisse de 15.1% par rapport à la même période l'an dernier. Un premier anniversaire à la tête de la société difficile à passer pour son président Dominique Signora, qui connaît pourtant bien le pays après avoir dirigé la branche financière de Renault, RCI Korea de 2006 à 2010. Avec ses sept modèles que sont la SM3 et sa version Z.E., la SM5 (Renault Latitude ou Safrane), la SM6 (Renault Talisman), la SM7 et les QM3 (Renault Captur) et QM6 (Renault Koleos II), la filiale coréenne de Renault a du mal à s'en sortir en matière de production. Pour survivre, les usines doivent fabriquer un maximum de véhicules pour s'en sortir.
Dominique Signora, CEO de Renault Samsung Motors |
Renault Samsung espère ainsi avoir la priorité sur la production du modèle Twizy, le micro-véhicule électrique de la marque Renault, dans son usine de Busan, au Sud-est de la péninsule coréenne. "Obtenir de nouveaux modèles est nécessaire pour maintenir nos usines et développer notre portefeuille de produits" insiste un cadre de Renault Samsung auprès des médias coréens. Si rien n'est encore officiel, des discussions sont en cours pour que les usines coréennes ne soient pas obligées de procéder à une vague de licenciements importante. L'une des solutions pour booster les ventes de Renault en local a été le lancement en mai dernier de la Clio, l'un des modèles de la marque française le mieux vendu en Europe et fabriqué en Turquie.
Et afin de coller un tant soit peu à la préférence des consommateurs pour les marques étrangères, le logo de la marque Renault était apposé dessus (et non celui de Renault Samsung Motors). Résultat : de faibles ventes avec seulement 3 052 véhicules écoulés depuis mai, alors que l'objectif du groupe était de vendre 1 000 véhicules par mois. Il ne faut pas creuser beaucoup pour trouver la raison de cet "échec" : le prix tourne entre 19,9 et 23,2 millions de wons (entre 15 500 et 18 000 euros, proche du prix en France), pour un véhicule qui n'est vu au final qu'à moitié comme un véhicule importé car brandé Renault. Les consommateurs, prêts à mettre le prix lorsqu'ils achètent une marque de voiture importée, n'ont probablement pas souhaité mettre tant d'argent dans ce modèle un peu "bâtard" (mi-importé mi-local dans la tête des acheteurs).
Et alors que la filiale coréenne va devoir trouver des solutions pour relancer ces ventes, la mauvaise nouvelle est tombée cette semaine : le grand patron Carlos Ghosn s'est fait arrêté, à 1h de vol de Séoul, à Tokyo (Japon), sur des soupçons de malversations. Car Renault, ce n'est pas que Renault, c'est avant tout le groupe Renault-Nissan-Mitsubishi. Quel lien avec la Corée, me direz-vous ? Tout simplement parce que l'année dernière, le SUV Rogue de Nissan comptait pour 47% de la production de véhicules des usines coréennes et que le contrat liant Renault Samsung à la production du Nissan Rogue se termine l'année prochaine. Rien ne dit que les usines coréennes poursuivront la production de véhicules du constructeur nippon après cela.
* inspiré du Korea Times
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