Nissan-Renault : fausse bonne entente ?
28 marsAlors que le constructeur français faisait ces derniers temps la Une des médias suite à l'affaire Carlos Ghosn, il semblerait que d'un point de vue stratégie et développement, cela bouge aussi dans les mois qui viennent. Selon le Financial Times qui se base sur des sources proches du dossier, Renault envisagerait d'ici un an de compléter la fusion avec son partenaire de vingt ans, le japonais Nissan.
Mais pas que, puisqu'une fois la fusion opérée, Renault-Nissan partirait à la conquête d'un autre constructeur, et pas des moindres : Fiat Chrysler. Le constructeur néerlandais qui siège à Londres chercherait en effet "un partenariat ou une fusion", une idée qui court dans la tête de son président John Elkann qui a déjà rencontré Peugeot à ce sujet. Une alliance de poids Renault-Nissan-Fiat Chrysler qui permettrait, d'après Fortune, "de bien mieux concurrencer les rivaux mondiaux comme Volkswagen et Toyota".
L'arrestation de Carlos Ghosn avait mis un coup d'arrêt à la bonne relation du géant franco-japonais et les tentions n'avaient de cesse de grandir entre la filiale coréenne de Renault, Renault Samsung Motors, et le groupe japonais Nissan. Des tentions qui ont pris une nouvelle ampleur cette semaine.
"Nissan nous a indiqué qu'il réduirait leur commande pour seulement 60 000 véhicules cette année, 20 000 de moins que les 80 000 entendus lors de notre protocole d'accord signé en 2014" déclare un porte-parole du groupe Renault Samsung Motors (RSM). De quoi appuyer là où ça fait mal pour le constructeur coréen qui rencontre de grandes difficultés avec son usine de Busan, actuellement aux prises avec les syndicats.
C'est le SUV Rogue de Nissan qui permettait à l'usine de Busan de survivre, dans le cadre de l'alliance Renault Nissan Mitsubishi qui permettait à RSM de construire ce modèle pendant cinq années. La demande étant importante surtout pour le marché nord-américain, l'usine a sorti plus de 100 000 véhicules sur les quatre dernières années. L'année dernière, le Rogue a représenté près de la moitié des 227 577 unités vendues par le constructeur coréen.
L'accord de consignation du Rogue prenant fin en septembre prochain, le constructeur a de fortes chances d'être confronté à de sérieux problèmes. "Les grèves partielles se poursuivant, le taux de fonctionnement de l'usine de Busan est 20% inférieur à la normale" rapporte le groupe. Le syndicat de Renault Samsung mène des grèves partielles (210 heures) depuis octobre dernier.
Les revendications portent sur de nouvelles embauches et l'allègement des horaires de travail, entre autres. Mais la rupture des négociations sur les revendications syndicales ont durement frappé le fonctionnement de l'usine du sud du pays. À mesure que la production du Rogue diminuera, la production annuelle totale de RSM devrait passer sous les 200 000 unités.
Avec le Seoul Motor Show qui commence aujourd'hui et le dévoilement, en première mondial, de son nouveau véhicule, le Renault XM3, peut-être que le groupe en cache encore dans sa manche pour poursuivre son niveau d'opération dans la péninsule sud-coréenne. D'après les premières images, beaucoup espère voir le concept Arkana prendre vie une bonne fois pour toute.
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