Qui de Séoul, Paris ou Tokyo remportera la guerre de l'hydrogène ?
21 marsDans la lignée de la promesse gouvernementale visant à bâtir une société qui utilise l'hydrogène comme principale source énergétique dans la production d'électricité, pour les transports et autres usages, le ministère du commerce, de l'industrie et de l'énergie a annoncé ce matin un investissement de 9,5 milliards de wons, soit 7,4 millions d'euros, sur les trois prochaines années afin de développer le nombre de stations de recharge d'hydrogène utilisant du biogaz.
Cet investissement intervient alors que le ministère de l'industrie annonçait hier un investissement d'environ 130 milliards de wons (101 millions d'euros) dans 23 projets d'énergie renouvelable au cours des trois à quatre prochaines années.
Des projets qui portent sur le développement de technologies clés pour les énergies renouvelables, le développement et la démonstration d'un système de convergence des énergies renouvelables dans les secteurs de l'agriculture et le développement d'une base de production de biogaz à haute efficacité.
Concernant les énergies solaires, le secteur est toujours confronté à des difficultés en matière de compétitivité des prix malgré des technologies prouvées. Des investissements seront fait dans ce sens à fin de réduire les coûts et aider le développement de nouvelles technologies.
Pour ce qui est de l'éolien, le gouvernement estime que le pays est très en retard comparé aux autres pays et aux technologies. Des aides seront cependant apportées dans ce secteur, surtout pour les composants clés (pales, multiplicateurs de vitesse).
Pour en revenir au "projet hydrogène", pour lequel le ministère compte sur le soutien des gouvernements provinciaux, il aura pour but, d'une part, de développer des technologies permettant de tirer de l'hydrogène des biogaz inutilisés et obtenus à partir de matériaux organiques, et d'autre part de construire des stations de recharge utilisant assez de ces ressources pour alimenter les bus à pile à combustible électrique.
Pour le ministère, c'est un projet d'une grande importance dans la mesure où le pays ne peut actuellement qu'utiliser les biogaz inutilisés. Il permettra d'aider à promouvoir les technologies liées à l'hydrogène.
En effet, à ce jour, environ 80% du biogaz produit chaque année en Corée du Sud est utilisé, les 20% restant étant jetés alors qu'il représente 100 tonnes d'hydrogène et pourrait alimenter pas moins de 4 000 bus à hydrogène. Le ministère a annoncé qu'il sélectionnerait un certain nombre d'organisation afin de mener à bien ce projet lors d'une annonce officiel vendredi prochain.
Le Japon mise gros sur l'hydrogène qui s'annonce être l'énergie du futur devant l'électrique. Pour l'archipel nippon, le pays doit devenir une "société hydrogène", rien que ça. Alors que les JO de Tokyo 2020 approchent, le Japon a annoncé vouloir mettre en circulation une centaine de bus hydrogène et voir rouler 40 000 véhicules du genre d'ici l'année prochaine. Sur le long terme, le gouvernement de Shinzō Abe souhaite voir sur ses routes 200 000 véhicules roulant à l'hydrogène dans les six prochaines années.
La France aussi sent bien le vent tourné et devrait doucement mais sûrement s'orienter vers un développement du secteur de l'hydrogène. Les équipementiers Michelin et Faurecia le savent et ont annoncé au début du mois de mars la création d'une co-entreprise, une filiale commune pour travailler sur la pile à combustible, considérée comme le cœur du réacteur dans les systèmes fonctionnant à l’hydrogène. Une société qui s'articulera autour de Symbio, jeune équipementier du secteur dont Michelin a racheté la totalité des parts au mois de février.
L'objectif est clair pour les deux français : devenir un leader mondial des systèmes de piles à hydrogène. "Notre vision partagée ainsi que la complémentarité de nos savoir-faire technologiques vont permettre d’accélérer la mise sur le marché de systèmes de pile à combustible performants et adaptés à différents cas d’usage" annonce Patrick Koller, directeur général de Faurecia.
De son côté, la Corée du Sud s'est lancé dans l'hydrogène via son constructeur Hyundai qui est le premier à avoir commercialiser une voiture à hydrogène (la Nexo). Le groupe a annoncé dans son plan "FCEV Vision 2030" vouloir construire annuellement 700 000 véhicules à hydrogène à partir de 2030.
Le gouvernement coréen prévoit de son côté de faire rouler à l'hydrogène tous les véhicules commerciaux du pays (dont les camions et engins de chantier) d'ici 2035, selon les plans du ministère des transports. Une solution pour s'attaquer parallèlement à la pollution et l’amas constant de poussières fines sur la péninsule.
Des trains à hydrogène devraient également commencer à être commercialisés après 2025, selon Choi Jeong-ho, ministre nominé aux transports, afin d'accélérer la recherche et le développement dans ce domaine et procéder aux premiers tests d'ici 2022. Un consensus est toujours d'actualité au sein du ministère afin de voir si ces objectifs sont atteignables.
Dans le monde, environ 11 000 véhicules à hydrogène roulent sur les routes actuellement dont près de la moitié se trouvent en Californie, aux États-Unis, où les règlements sur les émissions des véhicules et les crédits d'impôt sont très stricts et encouragent ainsi l'utilisation de véhicules électriques et à pile à combustible.
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