COVID-19 : les compagnies aériennes sud-coréennes face à une crise sans précédent
18 maiFace à la crise du COVID-19, toutes les industries sud-coréennes semblent toucher. Même si certaines arrivent à sortir leur épingle du jeu (bidets, ramyeon, etc.), certains secteurs phares du pays du Matin clair auront du mal à refaire surface. C'est le cas des compagnies aériennes.
Dans son rapport préliminaire sur les résultats de 2020, Korean Air a annoncé, vendredi, une perte nette de 692 milliards de wons (519 millions d'euros) sur le premier trimestre en glissement annuel, un chiffre en hausse de 674%. Le chiffre d'affaires du transporteur sud-coréen a baissé de 22,7% sur un an, à 2 350 milliards de wons (1,5 milliard d'euros).
Les pertes d'exploitation sur les trois premiers mois n'étaient pas trop catastrophique (56,6 milliards de wons, soit 42,4 millions d'euros) car les dépenses étaient finalement faibles, avec du personnel en congé sans solde et des prix du pétrole bas. Au premier trimestre 2019, l'entreprise enregistrait un bénéfice de 238,4 milliards de wons (178 millions d'euros). Il s'agit tout de même de la première perte d'exploitation depuis le T2 2015.
Si la compagnie nationale sait que les difficultés vont se poursuivre au deuxième trimestre, elle s'attend à ce que la demande en voyages domestiques se redresse, plus particulièrement vers l'île de Jeju. Le groupe va même jusqu'à prédire que les restrictions sur les voyages à l'étranger seront allégées après le mois de mai. Sur ses 110 liaisons internationales, elle en opère actuellement 13 et en reprendra 19 supplémentaires le mois prochain.
« Nous sommes vraiment reconnaissants du soutien du gouvernement et des banques d'État », a déclaré le président de Korean Air, Woo Kee-hong. « Bien que le défi ait été inévitablement provoqué par l'environnement extérieur, nous ferons de notre mieux pour travailler sur des mesures de redressement et saisir l'occasion pour réformer ».
Le même jour, Asiana Airlines a annoncé un bilan identique. Sa perte nette sur la période janvier-mars s'est élevée à 549 milliards de wons (411,6 millions d'euros), soit une augmentation de 551,25% en un an. Sa perte d'exploitation a augmenté de 1 664% à 208,2 milliards de wons (156 millions d'euros) et son chiffre d'affaires a baissé de 21,5% pour atteindre 1 130 milliards de wons (847 millions d'euros).
Concernant la reprise des lignes internationales, le transporteur relancera 13 vols en juin avec des destinations aux Etats-Unis, en Chine et en Asie du Sud-est.
Du côté des compagnies low-cost, c'est le même phénomène. Air Busan a annoncé une perte nette de 61,77 milliards de wons (46 millions d'euros) contre un bénéfice net de 1,89 milliard (1,417 millions d'euros) au même trimestre l'an dernier. Il a rapporté une perte d'exploitation de 38,51 milliards de wons (28,8 millions d'euros) et une chute des ventes de 46,47% à 93,14 milliards de wons (70 millions d'euros).
Jin Air, affilié à Korean Air, a annoncé une perte nette de 45,8 milliards de wons (34,3 millions d'euros) au premier trimestre en glissement annuel. Son résultat d'exploitation est passé dans le rouge à hauteur de 31,3 milliards de wons (23,5 millions d'euros) et son chiffre d'affaires a reculé de 50% à 143,9 milliards de wons (108 millions d'euros).
T’way Air a déclaré une perte nette de 34,81 milliards de wons (26,1 millions d'euros), contre un bénéfice net de 20,13 milliards de wons (15,1 millions d'euros) sur les trois premiers mois de 2019. Il enregistre 22,3 milliards de wons (16,7 millions d'euros) de pertes d'exploitation et un chiffre d'affaires en baisse de 38,13% à 149,18 milliards de wons (112 millions d'euros).
Toutes ces mauvaises performances du premier trimestre ne sont qu'un signal de la gravité de l'impact de la crise sanitaire mondiale, car les répercussions n'ont réellement commencé à se faire sentir qu'au mois de mars. La reprise des vols internationaux n'aura qu'un faible impact sur les comptes des transporteurs sud-coréens, car si la Corée du Sud a sû freiner la propagation du nouveau coronavirus, c'est loin d'être le cas des autres pays à travers le monde, à commencer par les Etats-Unis et l'Europe.
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