La région de Séoul déclarée « zone de guerre COVID-19 »

07 décembre


Le ministre de la Santé et du Bien-être social n'y va pas avec le dos de la cuillère. Selon Park Neung-hoo, la région de Séoul est désormais une « zone de guerre COVID-19 ». Le pays a enregistré 7 428 cas sur les deux dernières semaines, soit 20% de tous les cas cumulés depuis le 20 janvier 2020, date du premier cas identifié dans le pays.

La Corée du Sud est en alerte quasi-maximale, alors que la troisième vague est partie pour surpasser la première qui a frappé Daegu et sa province de Gyeongsang du Nord en février-mars dernier. Les autorités ont augmenté hier au niveau 2.5 la distanciation sociale dans la région de Séoul et au niveau 2 dans le reste du pays, avec des ajustements possibles par les autorités locales selon la situation de la propagation du virus. 


Pour Séoul et sa grande couronne, cela signifie que quelque 130 000 installations commerciales sont mises à l'arrêt et 460 000 voient leurs opérations restreintes. Plus précisément, en plus des 5 types d'installations de divertissement, l'ouverture est formellement interdire pour les activités de promotion et de vente directe, les karaokés, les salles de spectacle intérieures debout et les installations sportives intérieures (dont les salles de gym, de golf en salle et de billards).

De plus, afin de minimiser les infections chez les jeunes qui ont fini leur examen de fin d'année et se retrouvent en vacances d'hiver, toutes les académies d'éducation privée ont également été suspendues. Cependant, compte tenu du fait que les examens d'entrée à l'université sont en cours, ils peuvent encore suivre des classes préparatoires et des cours de formation au développement des compétences professionnelles.

La plupart des établissements généraux de type hypermarchés, grands magasins, cinémas, cybercafés, salons de beauté (coiffeurs, pose d'ongles, etc.), ou encore parcs d'attractions ne peuvent être ouverts que jusqu'à 21 heures. Les dégustations de produits sont également interdites dans les grands magasins et les supermarchés. À partir de 21h, les restaurants ne peuvent plus que servir des plats à emporter ou à livrer. Les cafés et autres boulangeries ne peuvent plus accueillir de clients assis la journée. 


Les réunions et activités de groupe doivent être limitées à un maximum de 50 personnes, y compris les mariages et les enterrements. Les compétitions sportives doivent avoir lieu sans spectateurs. Les classes de tous les niveaux ne doivent pas dépasser un quota d'un tiers des élèves. Les installations de protection sociale (dont les crèches) sont autorisées à fonctionner, mais le nombre de personnes est limité à 30% de la capacité maximale (maximum à 50 personnes).

De plus, comme le risque d'infection latente est élevé, il est obligatoire de porter un masque aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur lorsqu'il est difficile d'avoir une distanciation physique de plus de 2 mètres avec les autres personnes.

Pour étendre la capacité des enquêtes épidémiologiques dans la région de Séoul, le président Moon Jae-in appelle les militaires, les fonctionnaires ou encore les policiers à venir supporter les agents déjà sur le terrain qui lutte contre le COVID-19. "Afin que les travailleurs et les jeunes de la région de Séoul puissent recevoir des tests de manière pratique et rapide, il faut des dépistages de nuit et lors des jours de congés dans les centres dédiés, ainsi que de grands Drive-Thru qui permettent un dépistage au volant."


Le chef de l'État souhaite également que soient utilisés activement les tests antigéniques rapides qui permettent un résultat en 15 minutes d'un dépistage avec une précision supérieure à 90%. Dans le cas des tests PCR (amplification génique), il faut environ six heures pour obtenir les résultats.

Moon Jae-in a conclu ainsi : "Même si vous n'avez pas de symptômes, vous pouvez aller dans une clinique de dépistage pour être testé, donc si vous soupçonnez une infection, assurez-vous de passer un test."


Il faut noter que la semaine dernière, le pays du Matin clair a compté 3 960 contaminations, dont 3 767 cas locaux, soit une moyenne de 566 infections détectées chaque jour et 538 localement. La moyenne mobile sur 7 jours ne cesse de grimper depuis la mi-novembre et le début de la troisième vague.

Sans oublier que le pays n'a jamais compté autant de personnes contaminées par le COVID-19 à l'instant T. Avec 8 311 infectés dans le pays, il dépasse depuis hier (7 873) le pic de la première vague de 7 470, atteint le 12 mars (ligne violette sur le graphique).


Le taux de positivité est aussi en forte hausse. La semaine dernière (du 30 novembre au 6 décembre), il était en moyenne de 2,85 avec deux pics ces deux derniers jours à 4,4 et 4,2. Du 23 au 29 novembre, il était à 2,36 avec un pic à 3,1 et du 16 au 22 novembre, à 1,85 avec un pic à 2,7.

Le taux d'opération des lits d'hôpitaux pour les cas graves et critiques de COVID-19 était hier de 79,4% dans la région de Séoul et de 89,4% rien que dans la capitale intramuros. Seuls 5 des 57 lits d'hôpitaux dédiés aux patients gravement malades à Séoul sont vides.

Et la liste des indicateurs inquiétants ne s'arrête pas là. On peut également citer : 
1. le nombre de cas hospitalisés en état grave ou critique continue d'augmenter avec 125 personnes prises en charge 
2. le nombre de décès est en forte augmentation (62 morts en 30 jours en novembre et déjà 23 en 7 jours en décembre).
3. le nombre de cas n'a pas ralenti ce weekend, alors qu'il chute habituellement les samedi et dimanche. Le pays comptait jeudi 629 cas et vendredi 583 cas, et ce weekend, le bilan a atteint 631 et 615 cas, ce qui laisse prévoir un nouveau pic aujourd'hui, visible demain matin.


Les premiers effets du niveau 2.5 de la distanciation sociale dans la région de Séoul devrait se faire sentir d'ici deux semaines, selon les autorités sanitaires. Les fêtes de fin d'année seront bien calme, comme un peu partout dans le monde. Le gouvernement métropolitain de Séoul a annoncé hier l'annulation de la traditionnelle cérémonie de la cloche de Bosingak, qui sonne les 12 coups de minuits le soir du 31 décembre, et qui réunit des dizaines de milliers de citoyens à l'intersection de Jonggak, un peu l'équivalent du feu d'artifice de la Tour Eiffel à Paris. C'est une première depuis le lancement de cet événement au sortir de la guerre de Corée, le 31 décembre 1953. 

Les autorités sanitaires prévoient de leur côté entre 550-750 cas de COVID19 en moyenne durant cette semaine. Un chiffre qui pourrait grimper jusqu'à 900 très probablement la semaine prochaine. 


Vous pourriez aussi aimer

0 avis