L'évolution de la consommation en Corée du Sud à l'ère du COVID-19
08 décembreLe constat est clair : le fait que les personnes passent plus de temps à la maison à cause de la fermeture des écoles et à l'adoption du système de travail à distance a provoqué un changement radical des habitudes de consommation. À commencer par les bières et ramyeon, les nouilles instantanées. En effet, pour la première fois en quatre ans, les sud-Coréens ont consommé plus de ramyeon que de bière. Les nouilles représentent le produit numéro un en termes de ventes et ont connu un bond de 5% sur un an.
Le responsable des achats de ses pâtes chez Emart constate que les ventes de ramyeon ont considérablement augmenté lorsque les directives de distanciation sociale se sont renforcées. "C'est peut-être parce que le ramyeon est l'un des produits que les gens peuvent conserver chez eux pendant une longue période" en vient-il à s'interroger.
Pas besoin de se poser la question. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Entre la quatrième semaine de février et la première semaine de mars, lors du pic de la première vague qui plaça le pays parmi les plus touchés au monde au début de la pandémie, les ventes de ramyeon ont bondi de 38,2% par rapport à la même période en 2019. Idem en août, lors de la deuxième vague, avec un bond de 30,3% en glissement annuel.
Autre article à la mode : le vin. Au cours de la période allant de janvier à novembre, les ventes de bière chez Emart n'ont augmenté que de 3% sur un an, tandis que celles de vin ont augmenté de 32,3% par rapport à l'année dernière. À la mi-novembre, les ventes de vin atteignaient ainsi dans ces hypermarchés les 100 milliards de wons, soit environ 76 millions d'euros, une première ! Si l'on recoupe les statistiques avec la consommation par personne et la part de marché d'Emart, cela signifie qu'environ 3,6 millions de personnes ont acheté du vin chez ce distributeur cette année.
Il faut dire que les prix ont drôlement chuté ces derniers mois. Emart a par exemple lancé au coeur de l'été une nouvelle gamme de vins appelée Dos Copas qui ne coûtait que 4 900 wons (3,70 euros) la bouteille (la plupart des vins bas de gamme français se vendent autour des 20 000 wons, soit 15 euros). Si son goût laissait vraiment à désirer, les sud-Coréens ont semblé tomber sous le charme : quelque 220 000 bouteilles ont été écoulées dans les 20 jours suivant son lancement.
Le télétravail et donc la vie à domicile combiné à la fermeture des salles de cinéma pendant un temps ont poussé un autre secteur : les appareils électroménagers. Leurs ventes ont augmenté de 20,9% sur les 11 premiers mois de l'année par rapport à l'année dernière, une augmentation environ huit fois supérieure à celle de 2019 (2,4% comparé à 2018).
Parmi les produits les plus prisés : les téléviseurs dont les ventes ont cru de 28% sur un an, faisant des TV le troisième article le plus populaire en termes de vente. Les clients semblent acheter des écrans plus larges et plus coûteux, des achats qui se font généralement hors ligne (en magasin) pour voir, toucher le produit. Parallèlement, les ventes de machines à laver ont progressé de 45% sur un an et celles de sèche-linge de 11,1%.
Côté ameublement et literie, les ventes de meubles de chambre ont augmenté de 111% comparé à 2019, tandis que les matelas ont explosé, avec +297%.
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